Video Games: Il est temps de prendre l’industrie des jeux vidéo au sérieux

Si le film "Star Wars: le réveil de la force" a récolté près de 529 millions de dollars le week-end de sa sortie, la dernière édition du jeu vidéo « Grand Theft Auto » a engendré plus de 800 millions de dollars de recettes le jour de sa sortie, un record pour un jeu vidéo mais aussi un record inscrit au Livre Guinness comme « le plus gros revenu généré par un produit de divertissement en 24h ».

 

En 2015, le marché mondial des jeux vidéo représentait 91,5 milliards de dollars, contre 89 milliards de dollars pour les films, selon une étude récente. Le développement de ce marché est en progression constante, tant au niveau des revenus que des parts de marché : les jeux représentent 40 % de l’usage des applications sur smartphone et 70 % de l’usage sur tablette. Les joueurs commencent tôt mais ne s’arrêtent pas en vieillissant, permettant au marché de bénéficier d’une croissance multifactorielle soutenue.

 

L’évolution technologique (réalité virtuelle par exemple) permet de faire évoluer très rapidement l’offre de jeux vidéo. Entre 2009 et 2012, l’industrie des logiciels de jeux a évolué quatre fois plus vite que l’industrie américaine dans son ensemble. Nous ne doutons pas que ce multiplicateur s’est encore étendu ces dernières années et continuera à le faire. Il est important de prendre conscience de ces éléments de marché dans l’appréhension des actions actives dans le secteur du jeu, car leur valorisation est influencée par ces perspectives de croissance exceptionnelles.  

 

Malgré de tels chiffres, cette industrie reste parfois encore stigmatisée et a du mal à être prise au sérieux. Mais le vent tourne. Fort d’un tel potentiel de croissance et de tels records, il n’est plus possible de fermer l’œil sur ce marché. Avec une population vieillissante (le joueur moyen a 37 ans) et un pouvoir d’achat supérieur, les analystes estiment ce marché à 107 milliards de dollars d’ici 2017.

 

Par ailleurs, un indicateur clé qui montre que l’industrie du jeu est un marché sérieux est le montant investi dans la production des plus grands titres : avec 266 millions de dollars, le nouveau Grand Theft Auto a coûté plus que n’importe quel blockbuster hollywoodien, exception faite du troisième volet de la franchise Pirates des Caraïbes. 

 

Si les jeux vidéo montent en flèche, Hollywood dégringole : entre 2012 et 2014, les revenus de l’industrie cinématographique ont chuté de près de 30 %. D’ailleurs, Hollywood tente de surfer sur le succès du monde du jeu en produisant des films basés sur des jeux vidéo. Les studios ne s’engagent pas sur cette voie par hasard : l’audience existe déjà et compte 1,2 milliards de personnes.

 

Les choix en matière d’investissement en actions actives dans le secteur du jeu (exclusivement ou en partie) sont nombreux, et parmi ceux-ci un nombre évidemment important de titres américains. Parmi ceux-ci, citons Activision Blizzard, Electronic Arts, GameStop Corp, Glu Mobile, ZNGA, Netease, Jakks Pacific, Mattel, Spiral Toys, Hasbro, Dollar General Corporation.

 

Vous le voyez, le choix ne manque pas pour exposer son portefeuille au fort potentiel des jeux vidéo. Bien sûr, la prudence et la diversification restent les maîtres-mots, car ce secteur change très rapidement. Par ailleurs, une analyse industrielle est indispensable avant de procéder à un investissement : sur quel(s) type(s) de plateforme(s) les jeux sont-ils disponibles est, par exemple, une question essentielle à se poser quant au potentiel de croissance du jeu. Les questions de valorisation elles-mêmes doivent être abordées, comme évoqué plus haut, par le biais du potentiel de croissance beaucoup plus élevé du secteur en général. Cette prime signifie aussi que les valorisations sont potentiellement plus élevées, ce qui n’enlève rien à leur potentiel de rendement pour autant que, au niveau des actions sélectionnées, cette croissance soit effectivement réalisée. Une déception quant aux résultats trimestriels aura ainsi potentiellement un impact plus important sur un titre cotant à 40x les bénéfices. Même si une telle réaction peut être parfois très temporaire, il est fondamental d’accepter que de tels titres seront, par nature, plus volatils à court terme et qu’il est recommandable d’équilibrer son portefeuille avec des titres plus résilients également.

Contactez-nous