Un monde parfait ?

Il faut dire que les résultats saisonniers du 4ème  trimestre de l'année dernière sont encourageants. Mais peut-on en dire autant des bénéfices à venir ? En l'occurrence, il faut bien admettre que l'on se trouve face à une mission quasiment impossible. Le marché attend en effet du président Trump un cortège de mesures dont l'impact est difficile à estimer à ce jour. En premier lieu, jusqu'à quel taux l'impôt des sociétés baissera-t-il et quand cette mesure prendra-t-elle effet ? La même remarque s'applique au rapatriement des capitaux des filiales américaines à l’étranger. Par ailleurs, il est question de supprimer la déductibilité des charges d'intérêt pour les entreprises américaines. Combien cela leur coûtera-t-il ? Et dans quelle mesure cela influencera-t-il leur volonté d'investir, sachant que « corporate America » a accumulé des dettes considérables ces dernières années. Sans parler de l'introduction de ladite « Border tax », une taxe qui touche les importations, mais stimule les exportations. Et en l'occurrence, qu’en est-il des travaux d'infrastructure que Donald Trump promet d'exécuter ? La réflexion est par ailleurs compliquée par le fait que le président a besoin de l'aval du Congrès pour certains décisions, mais pas pour d'autres.

Il est inutile d'évaluer aujourd'hui l'effet résiduel de tout cela. Le marché table sur une croissance du bénéfice de 12 % pour le S&P500 en 2017. Ce qui est possible ou non...

Dans l'intervalle, l'inflation continue d'augmenter. Du moins, c'est ce que confirment les derniers chiffres à l'échelle mondiale. À l'heure actuelle, l'inflation de base dépasse la barre des 2 % aux États-Unis de sorte que la réaction de la Banque centrale suscite des inquiétudes. Autrement dit, la Réserve fédérale ne relèvera-t-elle pas trop les taux afin d'éviter une hausse excessive de l'inflation future ? En outre, le relèvement des taux n'entraînera-t-il pas une nouvelle appréciation du dollar ou les hausses de taux sont-elles déjà en grande partie prises en compte ? Dans ce contexte, on s'attendrait effectivement à voir le dollar se renforcer et enregistrer de plantureux bénéfices par rapport aux autres devises, ce qui mettrait à mal les prévisions relatives aux devises des marchés émergents en particulier. Mais il semble toutefois que ce ne soit pas le cas. Ce n'est possible que si l'on part du principe que la reflation est mondiale et n'est en fait que le signe d'une accélération de la croissance, également dans les pays émergents.

Pour le moment, cela s’est confirmé.

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