Depuis fin 2022, tout s’accélère.

En lançant ChatGPT, la startup américaine OpenAI a bouleversé la façon dont nous produisons, consommons et analysons l’information. 

En quelques secondes, une simple requête - ou prompt - permet désormais d’obtenir des réponses élaborées, des contenus sur-mesure, et même parfois des solutions opérationnelles. Très vite, le monde de la finance s’empare du phénomène, et un consensus émerge : l’intelligence artificielle est appelée à devenir la grande thématique d’investissement de la décennie à venir.

Mais l’IA ne se limite pas à un nouveau jalon technologique. Elle constitue l’ossature même de la 4 révolution industrielle, succédant à la révolution numérique entamée dans les années 1970. Pour la première fois, une technologie apprend, raisonne et s’améliore de manière autonome. Au-delà des gains de confort pour l’utilisateur, c’est toute l’architecture économique mondiale qui se transforme : modèles d’affaires, productivité, compétitivité.

Industrial revolution World Economic Forum

Pour l’investisseur exigeant, le message est clair : nous ne sommes pas face à une mode passagère, mais bien à un mouvement structurel et irréversible. Si ses perspectives sont considérables, elles s’accompagnent de défis majeurs — valorisations élevées, soutenabilité énergétique, impératifs éthiques.

Investir dans l’IA exige donc de travailler à une sélection rigoureuse et de bien maîtriser les risques associés aux enjeux qu’elle porte.

1. Un contexte technologique et macroéconomique porteur

Une rupture structurelle déjà amorcée

En quelques années, l’IA est passée du domaine expérimental aux usages de masse. Le lancement de ChatGPT a agi comme catalyseur et a révélé au grand public le potentiel des modèles de langage et, plus largement, de l’IA générative. Mais la sortie de cet outil n’est venue que démocratiser une révolution déjà en marche depuis des années.

Aujourd’hui, les projections évaluent le marché mondial de l’IA à 3 680 milliards USD d’ici 2034, avec un taux de croissance annuel moyen (CAGR) de +19,1 % depuis 2024 (voir graphique).

 

expected market size for AI

Un environnement macro plutôt favorable… sous conditions

La dynamique actuelle du secteur de l’IA repose sur un cycle d’investissement mondial d’une ampleur inédite, renforcé par des politiques publiques particulièrement volontaristes. 

Aux États-Unis, le Chips Act a notamment permis de mobiliser 280 milliards de dollars sous forme de subventions, de crédits d’impôt et de financements en R&D, offrant aux acteurs américains un environnement propice à la dynamisation de l’innovation. Le coût du capital demeure par ailleurs compétitif pour les entreprises stratégiques, ce qui continue à alimenter l’accélération du secteur.

Néanmoins, les tensions géopolitiques - qu’il s’agisse de la rivalité technologique et commerciale entre Washington et ses partenaires ou des restrictions à l’exportation de semi-conducteurs - conjuguées aux contraintes énergétiques, imposent une vigilance profonde dans l’analyse et la sélection des projets.

2. La chaîne de valeur de l’intelligence artificielle : des enablers aux beneficiaries

L’IA ne se limite pas aux applications visibles pour l’utilisateur final.

Ce secteur peut être finalement interprété comme une chaîne de valeur qui implique des acteurs variés, que l’on peut dissocier entre « enablers », ceux qui permettent le déploiement massif de la technologie, et les bénéficiaires ou utilisateurs, qui tirent partie de l’infrastructure technologique.

L’utilisation de certains modèles d’IA générative peut conduire à penser que tout repose sur une dématérialisation massive. En vérité, on est très éloigné de cette utopie. Pour exemple, une recherche ChatGPT est 10x plus énergivore qu’une recherche Google !

Parmi les enablers les plus connus, nous pouvons citer quelques secteurs, comme celui des semi-conducteurs et du cloud computing.

Ses « beneficiaries », nombreux, comme le secteur de la santé, des transports ou encore de l’industrie, sont propulsés vers de nouvelles frontières de performance et de valeur. Ils forment une constellation de secteurs aux visages multiples, unis par un même catalyseur : la capacité à transformer données et algorithmes en avantages concurrentiels décisifs !

3. Intelligence Artificielle : Des opportunités d’investissement à plusieurs étages

Un moteur de croissance séculaire

Comme vous l’avez compris, l’IA est,  comme ce fut le cas pour l’électricité ou internet, une technologie « plateforme », capable de transformer tous les secteurs. Sa diffusion crée des relais de croissance durable et d’optimisation opérationnelle pour les entreprises qui l’adoptent le plus tôt possible.

« L’intelligence artificielle pourrait contribuer jusqu’à 15,7 billions de dollars à l’économie mondiale d’ici 2030, portée par les gains de productivité et l’augmentation de la demande des consommateurs. Cela illustre l’immense potentiel de l’IA pour transformer les industries et créer une valeur économique considérable. » — PwC : https://www.pwc.fr/fr/vos-enjeux/data-intelligence/intelligence-artificielle.html

Véhicules d’investissement disponibles

Pour un investisseur qui souhaite s’exposer à la thématique IA, plusieurs voies sont envisageables :

1.    Fonds thématiques activement gérés par des spécialistes : en fonction de la politique de gestion du fonds, l’objectif est d’offrir une exposition diversifiée aux leaders technologiques et aux entreprises utilisatrices.
2.    Les ETFs (Exchange Traded Funds) permettent une exposition à un indice, avec, la plupart du temps, un principe de gestion passive (suivi du benchmark le plus fidèlement possible).
3.    Un investisseur qualifié* peut aussi accéder aux pépites innovantes via des fonds qui investissent en direct dans des sociétés non cotées. Soit directement en fonds propres, via des prises de participation au capital (private equity), soit via des prêts (private debt). 


*Une personne physique ou morale qui dispose des compétences et des moyens nécessaires pour appréhender les risques inhérents aux opérations sur instruments financiers. Ce statut permet d’accéder à des investissements qui ne sont pas disponibles pour le grand public en raison de leur complexité ou de leur risque élevé.

L’intérêt d’une diversification verticale (chaîne de valeur) et horizontale (sous-sectorielle)

Avant de continuer, nous souhaitons attirer votre attention sur un point particulièrement important : si l’on reprend l’ensemble des informations exposées ci-dessus, un portefeuille de placements qui intègre la thématique IA suppose une exposition plurielle :

Pour une meilleure diversification, il paraît important de vérifier à s’exposer à l’ensemble des acteurs présents sur toute la chaîne de valeur présentée plus haut.

Un bon portefeuille intègre donc à la fois des « enablers », les fournisseurs d’infrastructures et de technologies, tout comme des « beneficiaries », les acteurs les mieux capables de capter une part substantielle de la valeur créée par l’IA.

4. Vigilances et maîtrise des risques

Valorisations et risque de bulle

Avec l’engouement qui prend le secteur de l’IA, certaines entreprises cotées affichent actuellement des multiples de valorisation qui intègrent des anticipations de croissance très ambitieuses

Une approche par flux actualisés (DCF) et scénarios prudents nous semble essentielle pour conserver une approche de gestion rationnelle.

Avec un expertise adéquat, il est possible de trouver des sociétés à prix raisonnable tout à fait capables de profiter, directement ou indirectement, des gains de productivité générés par la généralisation de l’utilisation de l’IA au sein de l’économie.

Besoins énergétiques de l’IA : vers plus d’efficience ou de dépendance ?

Une requête à un modèle de langage avancé peut aujourd’hui consommer jusqu’à dix fois plus d’énergie qu’une recherche Internet sur un moteur de recherche classique. 

Ce constat illustre un enjeu de taille : le développement de l’IA nécessitera des investissements massifs dans les infrastructures électriques. Cela passera à la fois par une accélération du recours aux énergies alternatives et décarbonées (solaire, éolien…), indispensables au mix énergétique, mais aussi par une modernisation des réseaux existants !

L’intelligence artificielle jouera d’ailleurs un rôle direct dans cette transformation : ses algorithmes permettront d’optimiser la gestion des réseaux et de mieux équilibrer l’offre et la demande pour réduire les pertes énergétiques.


Cycles d’innovation


L’histoire de la tech montre que chaque révolution (dot-com, réseaux sociaux, blockchain) connaît des phases de surchauffe et de consolidation. L’IA n’y échappera pas. 

Le propriétaire d’un portefeuille d’actifs qui s’expose à cette thématique doit donc le faire avec beaucoup de méthode, en intégrant l’ensemble des acteurs présents sur la chaîne de la valeur.

 

Besoins énergétiques de l’IA

5. L’IA responsable comme filtre stratégique

Un acteur qui n’est pas capable de développer un modèle économique vertueux expose son investisseur à des risques de controverse ou de réglementation.

Ainsi, elle enjoint, plus que jamais, à rester attentif à nos trois dimensions ESG (Environnementale, Sociale, de Gouvernance).

Préférer le Green AI

Soit les acteurs qui optimisent leurs modèles pour réduire leur empreinte carbone et utilisent des data centers alimentés par des énergies renouvelables.

Soutenir des projets à impact social positif

Soit les projets qui accompagnent la transformation du marché du travail, en investissant dans la formation et la reconversion des talents.

Privilégier des gouvernances transparentes et correctement auditées

Soit les entreprises qui disposent de comités éthiques, et qui font auditer par des organismes indépendants leurs algorithmes et leur politique de protection des données.

Faire de l’IA un pilier d’allocation de long terme : Puilaetco peut vous aider


Pour un investisseur patrimonial, l’IA représente moins une simple mode qu’un cap structurel qui aura un impact considérable sur l’économie de demain.

Comme l’électricité au XIXᵉ siècle ou Internet à la fin du XXᵉ, elle redéfinit les règles du jeu, crée de nouveaux leaders et en relègue d’autres à l’obsolescence.

L’enjeu est donc double : s'y exposer pour profiter de la croissance attendue et éviter les sociétés qui ne sauront pas s'intégrer à cette révolution industrielle.

Cela implique une allocation sélective, diversifiée et méthodique.

Chez Puilaetco, nous pensons donc que l’IA peut devenir un pilier de création de valeur pérenne pour votre patrimoine, à condition de l’aborder comme une conviction stratégique fondée sur l’analyse rationnelle à long terme.

Nous mettons à votre disposition les compétences de nos équipes de gestion pour vous accompagner dans le décryptage de la complexité du secteur.


Bibliographie


Sur les enjeux énergétiques associés à l’IA : https://www.iea.org/reports/energy-and-ai/energy-supply-for-ai

Informations du forum économique mondial sur la 4ème révolution industrielle :
https://intelligence.weforum.org/topics/a1Gb0000001RIhBEAW?tab=publications

Étude et chiffres complémentaires PWC sur l’IA :
https://www.pwc.fr/fr/vos-enjeux/data-intelligence/intelligence-artificielle.html

Document de l’IAE sur l’IA et le mix énergétique :
https://iea.blob.core.windows.net/assets/601eaec9-ba91-4623-819b-4ded331ec9e8/EnergyandAI.pdf

 

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