Tout comme les œuvres d’art, les bijoux, les objets de luxe ou les grands vins, les voitures de collection font partie des investissements passion.
Entretien avec Vincent Paque, Head of Wealth Management Brussels.

Vincent Paque compte parmi celles et ceux qui ont les yeux qui brillent dès qu’il est question d’oldtimers. À la question : Quelle est ta voiture de rêve ? Il répond : « J’ai un faible pour les Ferrari, pour leur caractère exceptionnel et leurs formes particulières, mais mon véritable modèle de cœur est la Bentley Continental GT Speed, un coupé deux places alliant confort et sportivité. »

Il y aurait plus de 135 000 voitures ancêtres ou oldtimers en Belgique, soit l’équivalent d’environ 2% des voitures particulières. Les règles sont précises pour appartenir à cette catégorie : une oldtimer a été mise en circulation pour la première fois il y a au moins 30 ans et est immatriculée avec une plaque dont le groupe de lettres commence par « O » (sauf si la plaque est personnalisée). Elle est aussi préservée et entretenue dans un état « historiquement correct » et n'est pas utilisée comme moyen de transport quotidien. Une voiture youngtimer est, quant à elle, similaire mais âgée de 20 à 29 ans. Les oldtimers font indiscutablement partie de notre patrimoine culturel. 

Quelle est la place des oldtimers parmi les investissements alternatifs ?

Les oldtimers, tout comme les youngtimers, ne sont pas des actifs financiers classiques. La très grande majorité des propriétaires investissent purement par passion, que ce soit pour admirer sa collection chez soi ou pour rouler pour le plaisir et participer à des rallyes. 

Ceux qui ont l’opportunité d’acquérir un véhicule rare, produit en série limitée ou doté de spécification mécaniques et techniques particulières (par exemple, un moteur W12 ou le célèbre Flat 6 chez Porsche) peuvent raisonnablement tabler sur une hausse de la valeur de leur véhicule. Toutefois, pour préserver ou augmenter la valeur du véhicule, il est primordial de passer par le département historique de la marque ou via certains garages spécialistes de la rénovation du véhicule en question. Cette rénovation peut parfois engendrer des montants très importants pour être réalisée dans les règles de l’art, avec les matériaux et pièces d’origine.

Voit-on les goûts et les modes évoluer ?

Oui, en effet. Choisir une voiture de collection, c’est comme choisir une montre de luxe, c’est extrêmement personnel. Et la nostalgie entre souvent en ligne de compte. Il y a des modèles qui nous ont fait rêver lorsque l’on était enfant ou ado et qui ne sont évidemment pas les mêmes que ceux qui ont fait rêver nos parents et grands-parents.

Par ailleurs, les personnes qui héritent de véhicules qui ne correspondent pas à leurs goûts personnels préfèrent souvent les revendre, en général dans une salle de vente.

Aujourd’hui, on remarque que la demande augmente pour des véhicules neufs d’exception, fiables et qui ne demandent pas de maintenance ou rénovation spécifique. Certaines marques (comme Porsche, Aston Martin et Ferrari) récompensent leurs clients ayant déjà des modèles de la marque en leur donnant accès à l’acquisition de véhicules neufs, rares et en production extrêmement limitée.

De manière générale, je pense qu’il faut considérer les collectionneurs comme des gardiens du patrimoine. Ils transmettent un pan de l’histoire et de la mémoire. Le dialogue intergénérationnel est donc essentiel pour faire perdurer l’intérêt pour les merveilles automobiles.

Les oldtimers sont-ils une passion partagée par de nombreux clients de Puilaetco ?

Difficile de répondre précisément car il y a une grande discrétion, peut-être une pudeur, autour des voitures de collection. Surtout en Wallonie. Alors qu’à Monaco, Antibes, Marbella ou Knokke, les propriétaires de voitures de luxe aiment faire admirer leurs véhicules en public, en Wallonie la discrétion est de mise. Il faut souvent développer une solide relation de confiance avant d’apprendre l’existence d’un ou plusieurs modèles d’exception, voire de toute une collection.

Il s’agit surtout d’une passion masculine…

En effet. Selon la dernière étude de la FIVA (la Fédération Internationale des Véhicules Anciens), le propriétaire-type belge de véhicules anciens est un homme dans 98 % des cas ! Il a, en moyenne, 58 ans, possède 2,3 véhicules avec lesquels il roule plus de 1000 km par an et vit plutôt en milieu rural.  Les trois-quarts des propriétaires participent chaque année à une demi-douzaine d’événements dédiés aux véhicules historiques et 80 % sont membres d’un ou plusieurs des 500 clubs référencés. 

Le nombre de 92 000 membres affiliés à la BHVA (Belgian Historic Vehicle Association) corrobore la réputation de la Belgique comme étant un pays de collectionneurs, que ce soit en art, en objets de luxe ou en automobile.

En parlant de collection, toutes les oldtimers ne se valent pas financièrement parlant.

Il y en a pour tous les goûts et tous les portefeuilles. Entre une petite voiture des années 70 et une voiture ancienne sportive ou de prestige, les prix font le grand écart entre environ 10 000 euros et des millions d’euros.

Ce sont la demande et la rareté qui déterminent l'intérêt pour un type ou un modèle de voiture et qui influencent leur prix. C’est un domaine d’investissement fluctuant et très pointu. Si un client nous demande un conseil en la matière, dans le cadre d’une gestion de patrimoine globale, nous actionnons notre réseau d’experts.

Le passage à l’électrique influence-t-il la valeur des oldtimers ?

Certainement. L’électrification du parc automobile augmente l’attrait pour les oldtimers authentiques. De nombreux passionnés veulent conserver le bruit, l’odeur et le caractère mécanique des voitures thermiques anciennes. Les modèles emblématiques (comme les Jaguar E-Type, Mercedes SL Pagode, Porsche 911 anciennes…) restent très demandés. Mais rien ne garantit que les nouvelles générations qui n’auront connu que des véhicules électriques dans leur enfance seront encore sensibles à ces sensations. 

Il existe aussi la tendance (encore marginale mais croissante) du rétrofit pour convertir des oldtimers en électriques. Les puristes considèrent cela comme une perte de valeur mais cela ouvre un nouveau marché pour ceux qui veulent rouler « ancien » mais sans émissions. Si un jour les oldtimers étaient interdits dans les zones urbaines à faible émissions (ZFE), la valeur des véhicules serait directement impactée.

Organisez-vous des événements automobiles au sein de la banque ?

Oui, chez Puilaetco, nous alternons les événements en fonction des différentes passions de nos clients, principalement dans les domaines de la culture et du sport. Le dernier événement automobile en date, qui était organisé avec notre partenaire BlackRock, a eu un grand succès. Les rallyes d’oldtimers sont un excellent moyen de découvrir une région et de partager des souvenirs. 

N'hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus sur nos services

Contactez-nous