« Si récession il y a, elle sera moins marquée mais plus longue »

Interrogé dans le cadre du Forum séculaire sur les perspectives d’investissement, Nicola Mai estime que « la réforme fiscale de Trump a été lancée alors que les Etats-Unis affichent déjà une belle croissance avec un taux de chômage extrêmement bas. Cela renforce le risque de surchauffe. Le risque que la FED (banque centrale américaine) finisse par « tuer » le cycle a augmenté ». A la question de savoir si le protectionnisme de Donald Trump peut accélérer la récession, la réponse est affirmative selon Nicola Mai, même « si ce n’est pas dans l’immédiat ». Mais il ajoute aussitôt : « Pour nous, la prochaine récession ne sera pas très forte, car les déséquilibres (surinvestissement, surconsommation) que l’on avait observés au niveau des ménages et des entreprises au moment de la faillite de Lehman Brothers ont été largement corrigés ». En conclusion, si récession il y a, « elle sera moins marquée, mais sans doute plus longue, car les banques centrales et les Etats seront moins armés pour éteindre l’incendie. Leurs politiques budgétaires et monétaires seront plus limitées ». Pour cet analyste de PIMCO, le principal risque pour la croissance mondiale à horizon de 3 à 4 ans, c’est la montée du populisme. En revanche, pas de risque de krach obligataire selon PIMCO. En effet : « Le niveau d’endettement mondial est élevé et les économies sont tellement sensibles à l’évolution des taux que cela limite la capacité des banques centrales à augmenter fortement leurs taux. Ces derniers devraient rester bas, même si l’activité des banques centrales pourrait s’avérer plus difficile à prévoir d’une manière générale ».

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