Pourquoi les investisseurs internationaux boudent les actions européennes ?

Et si on élargit la comparaison sur 5 ans, l’écart se creuse encore plus : + 23 % pour l’Euro STOXX 50 et + 66 % pour le S&P 500.

Mais pourquoi pareille différence ? Pour répondre à cette interrogation, il faut regarder les flux nets d’argent des investisseurs internationaux.

Pour l’heure, ils ne se dirigent pas encore vers l’Europe. La plupart des investisseurs sondés par les grandes banques disent qu’ils se méfient encore de notre Vieux Continent. Le consensus reste négatif auprès des gestionnaires de fonds américains. La croissance plus faible en Europe et l’incertitude politique (Brexit, remous en Italie, montée du populisme) jouent en défaveur des actions européennes.

Mais il n’y a pas que la macroéconomie ou la politique qui minent l’intérêt envers l’Europe. Les résultats des entreprises cotées, s’ils restent bons, sont hélas décevants. Au moment d’écrire ces lignes, 30 % de sociétés cotées de l’Euro STOXX 600 avaient déjà publié leurs résultats, mais seulement 55 % d’entre-elles ont battu les attentes des analystes contre 71 % aux États-Unis.

Et l’avenir ne devrait pas améliorer ce constat, car le consensus des analystes table sur une croissance des profits de 7.6 % pour 2019, alors qu’il était encore à 9.2 %, il y a 3 mois ! Et comme la croissance économique globale de la zone euro a été aussi revue aussi à la baisse (1.3 %), le retour des investisseurs internationaux risque de tarder.

Est-ce à dire que l’Europe n’a plus aucun charme pour les investisseurs ? Pas du tout. La politique monétaire de la BCE (Banque centrale européenne) reste accommodante, les actions offrent des rendements solides et la valorisation des sociétés cotées est devenue attrayante. Mais pas au point de penser que l’Europe pourrait surperformer les États-Unis.

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