Catalogne : le prix à payer pour l’indépendance

La raison de leur optimisme modéré ? Avant de se retrouver au bord du précipice, le véritable impact économique de l’indépendance n’apparaissait pas encore clairement aux yeux de certains séparatistes catalans. Selon Alain Cuenca, professeur à l’université de Saragosse, la Catalogne seule, ne serait viable que d’ici… 20 ans ! Et la Catalogne a beau peser 19 % du PIB Espagnol, le simple fait de sortir de l’Union lui ferait perdre – du fait des nouvelles barrières douanières -  entre 3.8 % et 6.1 % de son PIB.  N’oublions pas que les entreprises catalanes réalisent plus de 40 % de leurs chiffres d’affaires avec les autres régions espagnoles. Et si la direction d’une banque comme Sabadell a déménagé son siège social de Barcelone, c’est aussi parce qu’elle sait qu’une Catalogne indépendante ne serait pas reconnue par l’Union européenne, et donc, en cas de crise financière, elle n’aurait plus accès aux liquidités de la BCE (Banque centrale européenne). Et puis, n’oublions pas la dette publique catalane. Elle représente 35 % de son PIB et en cas d’indépendance, la région n’aura pas accès aux marchés financiers. Sans compter qu’en cas de divorce unilatéral, la Catalogne devrait aussi endosser une partie de la dette publique nationale (1.100 milliards d’euros). Bref, il y a de quoi refroidir les ardeurs de certains séparatistes. Ceci dit, les hommes politiques et les nationalistes ne suivent pas toujours les mêmes raisonnements qu’en économie. D’où la prudence des investisseurs à l’égard de ce dossier brulant.  

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