Brexit : un vote historique pour une défaite historique

Elle a déclaré être prête à s’allier à un autre parti et même à discuter avec les travaillistes des options possibles. Étonnant qu’elle n’y ait pas pensé plus tôt. Mais, surtout, il semble se dégager une majorité cherchant à éviter un Brexit dur, voire un Brexit tout court, à l’heure où les responsables politiques craignent et comprennent les dommages économiques que celui-ci entraînerait. La tâche la plus ardue sera de trouver une solution pour l’union douanière et le filet de sécurité, autrement dit le problème de frontière avec l’Irlande. Il n’est donc pas du tout sûr qu’une solution du type « Norway+ » pourra être trouvée.

Certains membres du Parlement espèrent que la voie sera libre pour organiser un second référendum. Mais combien de temps cela prendra-t-il ? Il reste environ 70 jours avant que le Royaume-Uni ne quitte l’Union européenne sans avoir trouvé d’accord. Il est ainsi probable que le Royaume-Uni demande une prolongation de l’article 50. Et l’on peut s’attendre à ce que les États membres de l’Union européenne acceptent une demande de ce genre. Il convient de souligner que le reste du continent ne semble pas non plus prêt à un Brexit dur. En Belgique, le vice-Premier ministre Alexander De Croo a déclaré ce matin, dans un entretien à la radio belge, que 80% des entreprises belges (principalement des PME) qui exportent vers le Royaume-Uni n’étaient pas préparées à un Brexit dur. Elles ne semblent pas disposer d’un agent des douanes ni d’un numéro d’identification douanière. J’imagine que d’autres pays se trouvent probablement dans la même situation.

Il y a donc de fortes chances de voir l’Europe se tirer une nouvelle balle dans le pied. La prime de risque relativement élevée pour les actions européennes semble ainsi justifiée. Toujours est-il que, si la situation pouvait s’apaiser, le potentiel à exploiter reste énorme. Si seulement les responsables politiques pouvaient faire preuve de bon sens…

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