L’histoire de Visa remonte en 1958, lorsque la Bank of America lance, en Californie, un service de crédit avec la carte BankAmericard. Afin d’accélérer sa diffusion aux États-Unis, des licences sont accordées à des banques pour utiliser cette carte. Quelques années plus tard, dans les années 60, une nouvelle carte concurrente, la Master Charge (aujourd’hui MasterCard) fait son apparition.
En 1977, le nom « Visa » est définitivement attribué à BankAmericard. Toutes les activités de Visa, excepté celles de Visa Europe (société autonome), sont alors regroupées en une entité nommée « Visa Incorporated (Inc.) », avant son introduction en bourse (NYSE) en 2008. Ce n’est qu’en juin dernier qu’un accord a été finalisé pour le rachat de Visa Europe par Visa Inc, qui a déboursé upfront 16,5 milliards euros. Il est alors convenu qu’une soulte de 4,7 milliards serait versée si les objectifs de la performance commerciale étaient atteints dans les quatre prochaines années. En intégrant la franchise en Europe, Visa Inc. se hisse, dès lors, comme étant le premier réseau mondial de cartes de débit/crédit qui bénéficie de la tendance structurelle des paiements électroniques sécurisés en alternative au cash.
Visa Inc. est une société de services financiers qui facilite les transactions et paiements électroniques, au moyen de cartes prépayées, de débit et de crédit, proposées sous licence par des organismes financiers affichant le logo « Visa ». Les services de Visa permettent d’octroyer respectivement une autorisation, la compensation et un règlement de transactions électroniques des paiements. Visa se rémunère au moyen des frais imputés à ses clients (les émetteurs de cartes affichant son logo et les commerçants acceptant sa carte) en se basant sur le nombre et le volume de transactions qui passent au travers de son système sécurisé VisaNet. En termes de parts de marché, Visa est de loin l’acteur dominant ; peu de concurrents peuvent, en effet, se vanter de rivaliser avec lui, en ce qui concerne les investissements en technologie, la sécurité et l’image de marque.
Comme toute activité dominante, Visa doit, bien entendu, faire face à une pression accrue de la réglementation, et, occasionnellement, des contentieux commerciaux. En effet, la complexité des différents régimes de réglementation au niveau mondial constitue une barrière de taille pour tout concurrent potentiel qui souhaite se lancer dans le secteur.
La stratégie de Visa Inc. consiste à étendre son activité principale de paiements vers de nouveaux segments (gestion des risques, services de fidélisation, services à valeur ajoutée liés à sa base de données…). Son métier est caractérisé par un flux de revenus récurrents (fee-based), des marges opérationnelles élevées ainsi qu’une génération importante de cash flows. Les perspectives pour Visa Inc. Sont, à notre avis, encore favorables. La dynamique de croissance devrait rester soutenue en vertu de l’intégration de Visa Europe offrant un potentiel de dégager des synergies (revenus/coûts), de l’augmentation des frais imputés aux cartes de débit (USA) en 2017 et de la contribution de quelques récents succès commerciaux notoires (Costco, Fidelity, USAA). Les principaux risques étant un ralentissement significatif des dépenses de consommation, moins de volume transfrontalier ou un changement de législation défavorable. Nous sommes confiants quant au potentiel du titre Visa d’atteindre un objectif cours de 104 dollars.