Être son propre chef, choisir son équipe et gérer sa vie comme elle le souhaitait étaient les principales motivations de Valérie, mariée, trois enfants, lors de la création de son entreprise. Mais également sa passion pour l’informatique et le management des équipes. Entretien avec une femme d’action pour qui la relation humaine est essentielle. |
Pour prendre les bonnes décisions stratégiques et avoir une vision d’ensemble de son business, une société a besoin de disposer de données fiables. »
« Il y a énormément d’informations qui circulent dans les entreprises, que ce soit en Excel, dans des logiciels de comptabilité, etc. Notre but est d’extraire ces données, d’y apporter de la valeur et de les transmettre aux bonnes personnes. Nous mettons alors en place des outils d’aide à la décision, tels des tableaux de bord sur mesure destinés aux chefs d’entreprise. Nous fournissons également des données prédictives sur base de l’analyse du comportement des personnes ou des machines, pour que les entreprises puissent accroître leur performance, optimiser leurs ventes ou adapter leurs produits grâce à la gestion et l’analyse de leurs données. » |
« Nous travaillons pour des entreprises dans des secteurs comme l’industrie (pour rappel, nous sommes dans le bassin liégeois !), la distribution, les assurances, la restauration. 80% sont des PME. » |
« Ce n’est pas un parcours classique ! Ingénieur géologue de formation, j’ai démarré ma carrière dans le secteur bancaire en 1994. Pourquoi dans la banque ? Parce que femme et géologue, à l’époque, c’était plutôt compliqué ! Après quelques mois de recherches, j’ai trouvé un poste dans le commerce extérieur à la Générale de Banque de Liège. J’avais de l’ambition, mais pas vraiment de perspective d’évolution dans ce service. J’ai donc bifurqué dans l’informatique, en travaillant successivement pour deux entreprises, et c’est là que j’ai trouvé ma voie.
C’est un domaine qui me passionne depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours aimé les statistiques, compiler des données, analyser les comportements… J’ai commencé à programmer à l’âge de 12 ans avec mon père, qui était directeur IT. J’adore le côté fonctionnel de l’informatique. Avant de créer Chiveo, j’ai aussi été indépendante pendant trois ans. Les choses se sont faites très naturellement. » |
« En tant que femme, je n’ai jamais été discriminée et c’est une question qui me met un peu mal à l’aise… Auprès de mes clients, il est vrai que j’ai très peu d’interlocuteurs femme et dans mon équipe de dix personnes, on compte une seule consultante… Même si c’est un peu plus facile aujourd’hui, cela reste un secteur masculin. Combien d’informaticiennes connaissez-vous ? Heureusement, la considération a changé. Avant, dans une des sociétés où je travaillais, quand la secrétaire partait, c’est à moi qu’on demandait de prendre le téléphone alors que j’étais la boss ! » |
« Contrairement à ce que j’ai vécu dans mes expériences professionnelles antérieures, je veux que l’entreprise soit comme un cocon pour mes consultants. Qu’ils se sentent bien, respectés. Tout en challengeant mes collaborateurs, je leur demande leur avis et ils ont le choix de refuser une mission si c’est justifié. On ne vend pas non plus de choses irréalisables. Notre objectif final est la satisfaction du client. Dès les débuts de Chiveo, j’ai investi beaucoup dans l’aspect relationnel.» |
Mon ambition est de rendre les gens heureux, même si ce n’est pas toujours possible… Je suis exigeante, franche et en retour, je reçois l’équivalent de mes collaborateurs. Aujourd’hui, l’entreprise est stable, avec un faible turnover et une belle croissance. » |
« En effet, c’est une belle récompense – le prix était organisé par la Ministre des PME, Sabine Laruelle. J’ai aussi été lauréate en 2011 du Grand Prix Wallon de l’Entrepreneuriat dans la catégorie Entrepreneur féminin. Et j’ai été sélectionnée pour la Liégeoise/le Liégeois de l’année, mais c’est un chocolatier, Benoît Nihant, qui a remporté le prix. Cela donne une belle visibilité, cela dit… » |
« Je coache, je délègue et je responsabilise mes enfants. Quand ils étaient petits, je ne travaillais pas le mercredi après-midi. Aujourd’hui, je vis aussi mes passions : le sport (le hockey l’hiver et le golf l’été) et la création de produits home made. Je fais tout moi-même à la maison : la cuisine, les produits pour la lessive, pour la vaisselle, les cosmétiques, … C’est un réel plaisir que de fabriquer ses propres produits. » |
« Il y a deux ans, j’ai rejoint le groupe Micropole, qui exerce la même activité que Chiveo. Micropole, qui compte près de 1 300 collaborateurs et est présent en Belgique, France, Suisse et en Chine, a racheté 75% des parts de Chiveo. Meusinvest est resté dans le capital à concurrence de 25%. Depuis, mon niveau de stress a diminué… Je me sens en phase avec les valeurs de Micropole et j’ai plein d’idées pour la place et le rôle à jouer au sein de l’entreprise! » |