Rotation: the Name of the Game ...

Par année civile, on constate en effet toujours des divergences relativement importantes entre les prestations des différents secteurs qui composent l'indice. Cet écart atteint en moyenne 30 % pour le marché des actions américaines. Les chiffres pour l'Europe sont similaires. La différence est parfois plus grande, parfois plus petite. Mais en 2016, nous constatons des écarts allant jusqu’à 70 % entre, par exemple, les entreprises minières ou tout ce qui concerne les matières premières et les entreprises de télécoms. Ce qui est énorme !

Par conséquent, les investisseurs qui étaient bien positionnés par secteur ont potentiellement enregistré une année relativement florissante. Ces mouvements ne sont évidemment pas statiques et il se peut que des secteurs temporairement sous-performants se redressent soudain après quelques mois. La prudence est donc de mise. Le secteur bancaire européen en constitue en bon exemple. Ce secteur, qui figurait en queue de peloton fin juin, remonte progressivement la pente depuis. Il n'est donc pas inutile de surveiller les moteurs sous-jacents susceptibles d'entraîner de grandes divergences entre les secteurs.

Une déformation de la courbe des taux

L'un de ces moteurs était, et l’est toujours, la déformation de la courbe de taux ou les taux d'intérêt obligataires en général. Depuis début juillet, la courbe des taux européens se redresse, ce qui signifie que l'extrémité de la courbe de taux est plus élevée en raison des rendements supérieurs générés par les durées plus longues. Pour les banques, une courbe de taux « plus raide » est une bonne nouvelle vu que l'écart entre les taux qu'elles paient pour les dépôts et ceux qu'elles facturent pour les emprunts à long terme augmente. Par conséquent, la marge d'intérêt s'améliore de même que leur rentabilité. Une courbe de taux plus raide est généralement aussi le signe avant-coureur d'une accélération de la croissance et d'une inflation légèrement plus élevée que prévu. Par conséquent, les secteurs plus cycliques se porteront mieux que ceux qui sont liés aux taux d'intérêt. Les secteurs boursiers attirants par leur rendement de dividende supérieur aux taux obligataires perdront de leur attrait si les taux remontent. Ce qui explique en partie le recul du secteur des télécoms.

Nous pourrions connaître un scénario comparable en 2017. Si l'inflation remonte alors que la croissance bénéficiaire des entreprises européennes et américaines s'avère insuffisante, sachant que la valorisation des Bourses n'est pas bon marché, il n'est pas exclu que les indices fassent à nouveau du surplace. Entretemps, les secteurs cycliques pourraient continuer d'augmenter, talonnés par les matières premières vu que les prix des matières premières augmentent traditionnellement – même si ce n'est que faiblement – durant les périodes inflationnistes. Qui vivra verra...

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