Réforme fiscale US : les lobbys se déchaînent

Mais rien n’est encore joué. Jusqu’au dernier moment, des changements sont encore possibles.  En effet,  différentes organisations patronales essaient de modifier des parties de textes législatifs jugés défavorables. Les organisations patronales veulent, par exemple, la suppression d’un impôt minimum de 20% que le Sénat veut instaurer en raison de son rendement élevé. Pour les parlementaires, ce taux d’impôt minimum est vu comme un filet de rappel pour contrer les stratégies d’optimisation fiscale.

D’autres mesures de compensation font aussi bondir les entreprises, comme le plafonnement des intérêts d’emprunt, une niche fiscale très appréciée des entreprises et dont le rabot rapporterait plus de 300 milliards de dollars au fisc américain sur 10 ans. Bref, jusqu’au dernier moment, des rebondissements sont encore possibles, car les organisations patronales s’activent pour arracher quelques concessions. Le combat n’est pas gagné d’avance car les parlementaires savent aussi que cette réforme fiscale – la plus ambitieuse depuis 30 ans – va aggraver le déficit budgétaire de plus de 1000 milliards de dollars.

Par ailleurs, les ministres des Finances des 5 principales économiques européennes n’ont pas hésité à rédiger une lettre d’avertissement au président des Etats-Unis pour lui préciser que si sa réforme fiscale devait être adoptée, elle serait considérée comme une forme de concurrence déloyale. Bref, l’Europe ne resterait pas sans réagir. Connaissant le mental de Donald Trump, il y a fort à parier que cette lettre n’aura eu aucun effet sur lui. La concurrence fiscale peut donc commencer entre les deux rives de l’Atlantique.

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