Outlook 2021 : quelles perspectives pour l’économie et les marchés ?

Outlook 2021 : quelles perspectives pour l’économie et les marchés ?

Frank Vranken, notre Chief Investment Officer, a commencé par analyser la situation actuelle sur les marchés financiers à travers plusieurs grandes tendances.

  1. Les taux bas éternels : les banques centrales n’ont pas d’autre choix que de maintenir les taux d’intérêt à des niveaux historiquement bas pour relancer l’économie et la consommation. Par ailleurs, l’année 2020 a vu gonfler les matelas d’épargne, notamment en Belgique. Tout cet argent qui dort devra à un moment se libérer et irriguer à nouveau les circuits économiques. C’est pourquoi nous anticipons une embellie économique avec le retour du printemps. A l’instar de l’engouement constaté actuellement en Asie, l’Europe et les Etats-Unis devraient à leur tour profiter d’un relâchement de cette capacité d’épargne qui alimenterait à la fois la consommation et la production.
  2. Les plans de relance : les gouvernements ont investi des sommes colossales pour maintenir leurs économies à flots. Même si ces plans ne seront pas tenables sur le très long terme car leur intensité inouïe va irrémédiablement gonfler la charge de la dette, ils démontrent le dynamisme des Etats et la volonté de ne pas laisser sombrer l’économie, ce qui devrait profiter aux marchés.
  3. L’équilibre géopolitique : le monde bipolaire fait partie du passé. On assiste désormais à un jeu d’équilibre entre trois blocs majeurs : l’Asie, les Etats-Unis et l’Europe. Cet équilibre doit se refléter également dans la diversification des portefeuilles.
  4. Le vert est une couleur d’avenir : la tendance en faveur des investissements durables et responsables s’est imposée comme un élément structurel. L’impact sociétal et environnemental d’un portefeuille devient un critère très important aux yeux des investisseurs.

Revoir le webinar « Outlook 2021 »

Que faut-il en retenir pour la composition des portefeuilles et la stratégie d’allocation d’actifs ?

  1. L’importance d’une diversification internationale: un monde multipolaire ouvre de nombreuses opportunités d’investissements au-delà des frontières de la Zone Euro.
  2. Les critères durables et responsables: l’engouement pour les actifs qui affichent un impact environnemental ou sociétal positif n’est pas un effet de mode.
  3. Les taux bas bouleversent complètement la manière d’envisager la composition d’un portefeuille: on ne raisonne plus en termes de répartition entre actions et obligations. Il convient au contraire d’appliquer des critères plus fins et d’identifier, au sein de chaque classe d’actifs les poches susceptibles de profiter des tendances du moment.

Vous souhaitez en savoir plus sur notre analyse de la situation macroéconomique et sur nos recommandations stratégiques ?

Consultez les analyses détaillées de nos experts dans notre publication « Counterpoint 2021 : l’optimisme est de retour ».

Ce webinar a également suscité de nombreuses questions de la part de nos clients. Voici les réponses de nos experts :

Les actions sont-elles actuellement surévaluées du fait des taux négatifs ? Quelle est la perspective de ce point de vue pour cette année?

Les actions sont surévaluées en général mais toutes les actions ne sont pas concernées par ce phénomène. Certains secteurs sont restés en retrait par rapport à l’indice. C’est surtout le cas des valeurs dites « cycliques ». Les taux constituent en effet un danger mais nous n’anticipons pas de remontée des taux courts, ni de hausse importante des rendements obligataires.

Au moment où les tendances boursières sont très positives, quelles sont les risques macro-économiques qui pourraient inverser cette tendance ? Au-delà de l'euphorie ambiante, à quoi s'attendre en 2021 ?

Le risque principal se situe au niveau de la durée des effets de la pandémie actuelle, en particulier si la situation actuelle devait se prolonger. Un autre risque concerne un possible retour de l’inflation qui pousserait les rendements obligataires à la hausse et mettrait les marchés financiers sous pression.

Quels sont les secteurs les plus prometteurs en 2021?

Le secteur pétrolier pourrait tirer son épingle du jeu en début d’année. Il en va de même pour le secteur bancaire, en particulier aux Etats-Unis. Sur le long terme, ce sont surtout les secteurs qui profitent des tendances structurelles qui devraient le mieux s’en sortir.

Qui va payer les fonds injectés par les pouvoirs publics pour maintenir l’économie à flots pendant la crise du COVID-19 ?

Payer la facture des programmes de soutien sera l’un des défis les plus importants des prochaines années. Néanmoins, transférer cette ardoise vers le secteur privé comporterait d’énormes risques. Selon nous, on se dirige plutôt vers une solution d’échelonnement des dettes sur le très long terme.

La taxe sur compte-titre est-elle applicable aux belges non-résidents ?

La taxe sur les comptes-titres est susceptible de s’appliquer aux non-résidents, mais uniquement sur les comptes-titres détenus en Belgique. Il faudra cependant vérifier si ce non-résident n’est pas résident d’un pays avec lequel la Belgique a signé une convention préventive de la double imposition visant les impôts sur les revenus et sur le patrimoine. Si une telle convention existe, le droit d’imposer le patrimoine revient exclusivement au pays de résidence, et non à la Belgique. C’est le cas notamment de la convention qui lie la Belgique et les Pays-Bas : les résidents néerlandais disposant d’un compte-titres en Belgique ne seront pas doublement taxés. Au contraire, la convention entre la Belgique et l’Italie ne permet pas une telle disposition.

Que pensez-vous des taux longs américains qui remontent?

Le rendement américain qui remonte peut comporter un risque. Cependant, il y a de la marge avant d’effrayer les investisseurs et le marché. Si le rendement augmente simplement parce que la croissance rebondit, le risque devrait demeurer faible.

Est-il possible d'avoir un peu plus d'explications sur le changement concernant les avoirs protégés au Luxembourg et non plus en Belgique?

Depuis la fusion, l'argent que vous détenez dans notre banque est garanti par le Fonds de Garantie des Dépôts Luxembourgeois (FGDL), dont Quintet est membre. En cas de faillite de Quintet, vous pourrez faire valoir vos droits auprès du système de garantie des dépôts luxembourgeois. Comme le système actuel, ce système garantit le solde de vos comptes jusqu'à un maximum de 100.000 euros par personne, par banque. Le nombre de comptes que vous détenez auprès de Quintet ne fait aucune différence. Les comptes que vous détenez dans d'autres succursales de Quintet seront également pris en compte dans le calcul de l'indemnisation.

Tous les détails concernant les mécanismes de protection des dépôts luxembourgeois sont expliqués dans le courrier que nous vous avons adressé le 13 novembre dernier.

Est-il possible d'ouvrir un compte de gestion au Luxembourg comme non-résident ?

Oui, cela est tout à fait possible, mais les critères d’acceptation dépendent de la société d’investissement ou de l’établissement de crédit concerné.

Dans la lettre du 13 novembre de Ludivine Pilate j’ai lu les phrases en Annexe III : « Il peut s’avérer impossible de restituer certains de ces instruments financiers, par exemple en raison d’une fraude ou d’une négligence administrative. Dans de tels cas ; la SIIL versera une indemnité maximale de 20,000 euros par personne, par banque » Que sont les mesures que la direction de Puilaetco et Quintet et prendra pour réduire les risques de fraude et négligence ? Quelle organisation fera la révision des comptes ? Serait-il possible pour les investisseurs de recevoir le rapport d’audit annuel ?

L’ensemble de notre organisation est soumis à différents niveaux de contrôle. afin de prévenir les risques notamment de fraude et de négligence.  Ce canevas a encore été renforcé au sein du Groupe Quintet en 2020 par une méthodologie commune et robuste déployée à travers le Groupe. Par ailleurs, la Banque est également supervisée par un réviseur externe et des régulateurs belges et européens. Le réviseur externe du Groupe Quintet est EY, spécialisé dans le secteur financier. Le rapport d’audit annuel est intégré dans le rapport annuel du Groupe Quintet, disponible sur le site internet https://www.quintet.com/en-gb/media#annual-reports.

Dans quelle mesure Puilaetco conserve-t-elle son autonomie de conseil par rapport à Quintet ?

La recherche, la stratégie d’investissements, les points de vue économiques (le Counterpoint, par exemple) sont conçus par des équipes qui sont réparties à travers l’Europe mais qui travaillent ensemble.

Les Client Advisors en Belgique ont la tâche de transmettre l’information aux clients. Ils doivent également transposer cette information et ces recommandations générales en conseils adaptés aux clients belges. Ces conseils doivent être adaptés aux besoins et aux profils des clients spécifiques, ainsi qu’à notre culture locale, à la fiscalité locale et aux lois en matière de planification patrimoniale.

Ce sont donc toujours des experts ici en Belgique qui continuent d’accompagner nos clients. Puilaetco préserve un ancrage local qui demeure intact, mais dispose d’une force de frappe qui est désormais celle d’un groupe européen.

Dans la composition du portefeuille, quelle est l’exposition maximale au Private Equity?

Le Private Equity peut jouer un rôle de diversification très intéressant dans un portefeuille. Cependant, les montants requis pour pouvoir participer sont souvent très élevés. Un des critères pour évaluer la pertinence du Private Equity dans un portefeuille réside dès lors dans le montant total du patrimoine. Par ailleurs, les investisseurs doivent également être conscients de la longueur des délais d’investissements et du caractère très peu liquide d’un tel placement.

Quelles sont les perspectives au niveau des fonds SIR ? Le marché fait notamment état d’opportunités hors Europe et dans le secteur de l’immobilier durable.

Les SIR continueront à jouer un rôle important au niveau du rendement total perçu au sein  d’un portefeuille. Les dividendes et donc les rendements liés aux dividendes restent très attractifs par rapport aux obligations. Or, nous n’anticipons pas de hausse trop importante des rendements obligataires. La tendance devrait dès lors renforcer l’attractivité des SIR.

N'y a-t-il pas un risque de troubles sociaux? Quels en seraient les impacts?

Les troubles sociaux qui se sont passés aux Etats-Unis pourraient toujours se répliquer ailleurs. On retrouve un peu partout des souches de la population qui sont polarisées et qui constituent un risque potentiel. Pour réduire ce risque, il est essentiel d’encourager une croissance forte et large lorsque les économies rouvriront après la pandémie.

Quelle est l’évolution des AUM de Puilaetco en 2020?

Nos actifs sous gestion chez Puilaetco sont passés de 9,733 milliards fin 2019 à 10,195 milliards d’euros fin 2020. Ces chiffres ne tiennent pas compte de notre activité de crédit.

L'offre durable restera-t-elle discrétionnaire en dessous d'un montant d'investissement élevé ?

Grâce à notre partenariat avec la banque Triodos, nous proposons un mandat discrétionnaire à partir d’un montant de 500.000 euros qui enregistre jusqu’à présent d’excellentes performances. Par ailleurs, nous appliquons désormais des critères de sélection qui tiennent également compte des aspects durables et responsables pour l’ensemble de nos solutions discrétionnaires et de conseil.

Comment se présentent les perspectives pour le secteur des SIR ? Peut-on s’attendre à de meilleures performances qu’en 2020 ?

Au niveau du marché des SIR, nous nous attendons à moins de volatilité sauf si les taux court terme et rendements obligataires explosent. Mais ce n’est pas le scénario que nous privilégions. En effet, la réouverture de l’économie devrait selon nous susciter un intérêt pour les SIRs commerciales. L’écart entre leur valorisation et celle des autres SIR est devenu trop important. Même si certaines tendances sont structurelles, à savoir le télétravail ou le e-commerce, beaucoup est déjà escompté dans les cours. Par ailleurs, plusieurs SIRs sont moins touchées que ce que l’on pourrait imaginer. Nous nous attendons à des rendements nets de l’ordre de 3 à 5%.

Proposez-vous des services d’investissement en Private Equity ?

Le Private Equity, à l’instar des autres classes d’actifs, est proposé dans le cadre d’un mandat. C’est donc bel et bien un service que nous proposons à nos clients. Tout est envisagé dans le cadre du portefeuille et du patrimoine du client, en fonction de son profil et de sa connaissance spécifique de ce type de produit. Il ne s’agit donc pas d’une solution en « stand alone », mais bien d’une approche globale.

Quelle est la vision du groupe Quintet à l’égard des clients qui souhaitent investir chez Puilaetco selon des critères durables déterminés par Triodos ?

En tant que groupe, Quintet accepte et respecte les clients qui choisissent Puilaetco en raison du mandat durable que nous gérons en collaboration avec la banque Triodos. Les autres solutions durables que propose Quintet ne changent rien à cette situation.

Si le portefeuille classique de type « neutre », avec une allocation équilibrée entre 50% d’actions et 50% d’obligations, n’est plus d’actualité, quelle peut être l’alternative ?

Les obligations d’Etat classiques n’offrent plus la protection qu’elle apportaient traditionnellement aux portefeuilles. Nous devons dès lors élargir notre champ d’action sur le front obligataire. Plusieurs pistes sont envisageables : les obligations d’entreprises, les obligations en devises, mais également des investissements dans des actifs qui génèrent du rendement et permettent de diversifier ses risques. Un portefeuille classique 50/50 ne nous parait en effet pas une solution pertinente en 2021.

Des organisations institutionnelles investissent déjà depuis 2020 dans les cryptomonnaies, parfois appelées « l’or digital ». S’agirait-il d’une solution qui pourrait résoudre les problèmes de l’argent imprimé ?

Certains investisseurs sont friands des crypto-monnaies, bien qu’il faille nuancer la notion d’investissement. En effet, les crypto-monnaies, à l’instar de l’or, ne distribuent ni coupon ni dividende, mais affichent toutefois une volatilité 5 à 10 fois supérieure à celle du métal jaune. Ce ne sont donc pas des devises qui sont garantes de la valeur du placement, comme pourraient l’être l’Euro ou le Dollar. Par ailleurs, il n’existe toujours aucune institution en charge de la régulation des crypto-monnaies. On a d’ailleurs assisté récemment à des couacs, notamment lorsque des investisseurs ont égaré le mot de passe pour accéder à leurs comptes. Les investisseurs institutionnels qui entrent sur ce marché le font à titre de diversification. Ils courent néanmoins un énorme risque, dans la mesure où personne n’a la moindre idée de la valeur intrinsèque de ces crypto-monnaies. A ce titre, elles ne constituent donc pas une solution contre les masses monétaires créées par les banques centrales.

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