Nouveau CEO du groupe KBL epb passionné aux talents multiples

Quelle a été votre carrière jusqu’à aujourd’hui ? Avez-vous toujours été actif dans le secteur financier ?

"J’ai intégré le secteur financier par pur hasard. Je cherchais du travail et je pouvais commencer dans un groupe industriel au coin de ma rue, mais j’ai finalement atterri chez Ippa Bank. Dès le début, j’ai été actif dans le  domaine  de  l’analyse  financière,  et j’ai vite attrapé le virus. Ensuite, j’ai travaillé pour plusieurs courtiers tels que Van Moer Santerre et Lawaisse. J’étais à l’époque déjà en contact avec les clients, et c’est toujours le cas aujourd’hui.

À mes débuts, j’ai aussi commencé à écrire pour plusieurs journaux tels que Swingtrend (aujourd’hui Inside Beleggen), Institutional Investor, Moneymarket, De Tijd, Reuters,  etc. Puis, le quotidien De Tijd m’a offert l’opportunité de lancer une revue et de suivre les marchés financiers d’encore plus près. Après cela, je suis devenu directeur de « De Belegger/L’Investisseur » et en même temps conseiller de la salle des marchés de la Société Générale de Banque. J’ai exercé cette fonction avec beaucoup de plaisir entre 1987 à 1992."

C’est à cette époque qu‘une opportunité d’un tout autre calibre s’est présentée ?

"En effet, les responsables de la banque néerlandaise Pierson & Heldring voulaient fonder une banque en Belgique et m’ont demandé si je voulais m’en charger. J’ai volontiers accepté.

Moins d’un mois plus tard a eu lieu la fusion qui a donné naissance à MeesPierson, que j’ai développé sur le marché belge. Ensuite, je me suis retrouvé aux Pays-Bas à la tête de MeesPierson Capital Management, une division spécialisée dans la gestion de patrimoine institutionnel. Après la reprise par Fortis en 1996, je suis passé du côté de la banque privée. En 2001, je suis devenu CEO de MeesPierson et j’ai continué au sein du groupe Fortis dans le domaine de la banque privée. En 2005, après avoir fait le tour du métier de banquier privé, j’ai changé de cap et assuré l’activité Retail de Fortis.

À l’automne 2008, j’ai vécu la faillite de Fortis et j’ai été parmi les pionniers dans les démarches d’acquisition de la banque par BNP Paribas. Nous avons ensuite travaillé dur à l’intégration au sein de BNP, ce qui a plutôt bien marché."

Vous êtes aujourd’hui CEO du Groupe KBL epb. Comment cela s’est-il passé ? Qu’est-ce qui vous a attiré là-bas ?

"Cela faisait un petit temps que je me demandais si je voulais finir ma  carrière  chez BNP  Paribas.  Et  c’est  justement  à  ce moment-là que l’actionnaire de KBL epb, que je connais depuis des dizaines d’années et que je rencontre de temps en temps, m’a demandé de diriger le  Groupe.  J’ai  trouvé la proposition intéressante et je l’ai acceptée.

Le fait que KBL epb  soit  une organisation de taille plus humaine au sein de laquelle ma qualité d’entrepreneur pourrait être mise en valeur m’a particulièrement attiré, surtout après avoir été pendant 20 ans administrateur au sein de très grandes structures. La possibilité d’être plus proche de mes collaborateurs, de pouvoir exercer une plus grande influence et d’apporter une contribution importante, grâce à mon expérience, ont également été des éléments décisifs."

Quelle est la force du Groupe KBL epb ?

"KBL epb est un groupe de différentes banques privées établies dans six pays, qui fonctionnent de manière assez indépendante, opérant chacune dans leur marché  avec  une marque forte. Le Groupe peut en même temps, grâce à l’étroite collaboration entre les filiales, disposer des mêmes moyens qu’une grande structure. KBL epb n’est toutefois  pas dirigée comme  une  grande  entreprise et dispose ainsi d’une grande agilité, ce qui représente un atout supplémentaire.

Pour moi, notre modèle hybride offre un avenir très prometteur au Groupe : grâce à notre taille humaine, nous sommes proches de nos clients, et notre offre digitale répond parfaitement à leurs besoins. Les choses doivent rester ainsi. Le but n’est pas de devenir une grande entreprise, mais de connaître une croissance soutenue, de générer un bon rendement et de fournir des services de haute qualité à nos clients privés, professionnels et institutionnels."

Et comment voyez-vous Puilaetco Dewaay Private Bankers dans l’ensemble ?

"Il s’agit sans aucun doute d’un exemple emblématique de ce que nous faisons dans le groupe : accueillir la numérisation avec enthousiasme  sans  toutefois   abandonner le service personnalisé traditionnel.

Le slogan « Innovation through tradition » convient parfaitement. Puilaetco Dewaay Private Bankers occupe une position solide sur le marché, jouit d’une excellente réputation et dispose d’une équipe équilibrée : il s’agit là de bases solides pour progresser encore, comme nous le faisons notamment avec InsingerGilissen aux Pays-Bas.

Avez-vous, compte tenu de votre vie professionnelle bien remplie, encore le temps pour d’autres choses ? Qu’est-ce qui est important dans votre vie ?

Ma famille et mes amis ont la priorité absolue et honnêtement, il ne me reste pas beaucoup de temps pour le reste. Je fais encore partie de la génération pour laquelle l’équilibre vie professionnelle/vie privée est complètement « déséquilibré » [Rires]. Mon épouse a elle aussi une vie professionnelle très accaparante. Nous avons toutefois toujours consacré beaucoup de temps à nos enfants pendant le week-end, mais maintenant qu’ils ont quitté la maison, nous travaillons encore plus. Nous essayons tout de même de partir régulièrement en vacances et de nous promener ou de faire de la voile."

Comment expliquez-vous votre succès ?

"Très simplement : travailler avec acharnement et sans relâche, avoir de temps en temps de la chance, mais surtout veiller à entretenir de bonnes relations avec ses collègues, afin de pouvoir compter sur eux. Tout au long de ma carrière, j’ai été confronté à des structures et marchés en pleine transformation.

Il a donc souvent été essentiel de placer des collaborateurs au bon endroit et d’en faire une équipe bien huilée pour faire  ressortir les points forts des intéressés. Je dois donc une grande partie de mon succès aux autres. Celui qui ne peut compter que sur lui-même est voué à l’échec. J’ai aussi toujours, durant ma longue carrière, donné la priorité aux clients. Je vois d’ailleurs aujourd’hui encore des clients toutes les semaines, ce qui me permet de garder le contact avec leurs besoins en constante évolution."

Comment les clients doivent-ils envisager leurs placements ?

"Je dirais aux clients de tenir compte de quelques principes de base :

Le client doit lui aussi prendre ses responsabilités. Il est trop facile de tout confier à un intermédiaire et de le laisser se débrouiller avec le risque ou le rendement. Le client doit savoir quels risques il accepte. À cet égard, je trouve que MiFID II est une bonne initiative. La transparence et la clarté doivent prévaloir et être bien encadrées.

La perte de confiance dans le secteur financier qui a suivi la crise de 2008, est justifiée. L’ensemble du secteur doit maintenant faire en sorte de tisser de nouveaux liens de confiance. Il en va de notre responsabilité."

Que vous ont appris les marchés financiers tout au long de ces années ?

"Que tout peut arriver à n’importe quel moment et qu’il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers!"

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