L’Italie ou la crise de la zone euro saison 2 ?

Pour le moment, la nouvelle n’a étonné personne. Les positions des uns et des autres sont bien connues. Le gouvernement italien répète à l’envi que son budget est solide, qu’il tient compte des attentes de la population et qu’il n’est pas question que Bruxelles dicte sa loi aux Italiens.

Comme prévu également, l’agence de notation Moody’s a dégradé le rating de l’Italie de Baa2 à Baa3. C’est un signal négatif donné aux marchés financiers, car cette note est la dernière avant le basculement en catégorie spéculative. Pour l’heure, le danger est encore éloigné, car Moody’s a assorti sa dégradation d’une « perspective stable ».

Mais si les choses devaient s’envenimer entre la Commission européenne et Rome, l’adjectif « stable » pourrait aussi basculer vers « négatif ». Durant les négociations à venir, le président de la BCE (banque centrale européenne) aura aussi un rôle important à jouer. Il rappellera aux autorités italiennes qu’à partir de la fin de cette année, la BCE n’achètera plus de la dette publique italienne.

Autrement dit, la BCE ne sera pas éternellement en renfort pour éviter que les taux d’intérêt de la péninsule ne crèvent le plafond. Pour l’heure, le gouvernement italien a décidé de ne pas intervenir tant que l’écart de taux (spread) entre l’Italie et l’Allemagne ne dépasse pas les 400 points de base (4%). Mais hélas, ces derniers jours, l’écart de taux s’est rapproché dangereusement de ce seuil en atteignant 3,3%.

Les discussions s’annoncent rudes pour les prochaines semaines. D’autant que l’Italie sait qu’elle est la 3ème puissance économique de la zone euro et que le reste de l’Europe devra composer avec elle et pourra moins facilement lui imposer des solutions comme à la « petite » Grèce. Les marchés européens pourraient ne pas apprécier cette incertitude. Le risque de volatilité accrue n’est pas à écarter.

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