Le monde serait-il à la veille d’une guerre commerciale ?

L’actuel occupant de la Maison-Blanche a donc décidé d’imposer des tarifs douaniers sur les lessiveuses et les panneaux solaires importés de Chine, et d’instaurer de nouvelles taxes sur les importations d’acier et d’aluminium. Ces menaces visent principalement à inciter les partenaires commerciaux signataires de l’ALENA à accepter un nouvel accord, plus avantageux pour les États-Unis, de même qu’à convaincre les autres partenaires de réduire leur excédent commercial.

Cette diplomatie par le chantage suscite de vives réactions, aussi bien en Europe qu’en Chine. Des mesures de rétorsion pourraient marquer le début d’une véritable guerre commerciale, à laquelle personne, naturellement, n’aurait rien à gagner. Bien que les marchés n’envisagent actuellement pas un tel scénario, le risque ne s’en intensifie pas moins.

Dans l’intervalle, la croissance mondiale demeure vigoureuse, davantage aux États-Unis, où les chiffres sont remarquables, qu’en Europe, qui aligne des résultats un peu moins saisissants, ce qui pourrait signifier que le plus haut est derrière nous. Il ne faut voir là aucune menace d’atterrissage brutal de la croissance, mais plutôt le passage à une vitesse légèrement inférieure.

L’Europe n’a toujours pas renoué avec l’inflation, ce qui permet à la Banque centrale de gérer tout en douceur la normalisation de sa politique monétaire.

Les choses pourraient se dérouler autrement outre-Atlantique, où le marché du travail se porte toujours excellemment bien et où, à cause de la faiblesse du billet vert, les coûts des importations augmentent. Les marchés partent toujours du principe que la Réserve fédérale relèvera jusqu’à trois reprises son taux directeur d’un quart de pour cent, mais l’institution pourrait bien ne pas se limiter à cela : l’impulsion due à la réforme fiscale s’apparentant à un jet d’huile sur le feu, il n’est pas impossible que la Fed soit appelée à agir pour faire contrepoids.

Dans ce contexte, les marchés boursiers peinent à dépasser les sommets atteints fin janvier. Si une partie de la correction est désormais digérée, la plupart des Bourses, à l’exception des marchés des valeurs technologiques, évoluent toujours en-deçà de ces niveaux. Le nombre de titres qui tirent leur épingle du jeu recule par rapport au nombre total de valeurs cotées... ce qui n’est pas véritablement l’expression d’une marque de confiance.

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