De meilleures conditions pour les acheteurs, en ce compris les étrangers, impliquent soit une proposition de rendement plus élevée, soit un dollar moins cher, voire les deux. Mais la corrélation entre des rendements obligataires plus élevés et un dollar plus vigoureux vient justement de se rétablir. Ce n’est pas une bonne nouvelle en soi pour la balance commerciale des États-Unis, et un problème se pose donc au président Trump qui ambitionne une réduction des déficits commerciaux avec ses partenaires commerciaux.
Mais l’endettement croissant fait également planer d’autres risques. Des rendements plus élevés signifient concrètement que la dette coûte plus cher, aussi bien pour l’État que le secteur privé. Dans l’intervalle, la dette des entreprises a gonflé à environ 42% du PNB, soit un taux qui doit être qualifié d’élevé. Le refinancement de la dette risque donc de s’avérer problématique à l’avenir pour les entreprises les moins robustes. Un autre phénomène - que l’on connaît bien en Belgique - pourrait se manifester parallèlement, à savoir l’éviction par l’État d’autres opérateurs ayant des besoins de financement, et plus précisément les entreprises qui entendent émettre de nouvelles obligations ou émettre des actions par voie d’augmentation du capital. Si la mère patrie s’approprie toutes les ressources, il ne reste évidemment (presque plus) rien pour les autres. Une mauvaise nouvelle donc pour tous les opérateurs endettés jusqu’au cou qui souhaitent se refinancer.
Des rendements plus élevés signifient concrètement que la dette coûte plus cher, aussi bien pour l’État que le secteur privé.
Compte tenu du fait que l’économie tourne relativement bien à l’heure actuelle, rares sont ceux qui semblent s’en soucier. Mais la donne changera radicalement dès que la croissance économique ralentira. Soyez donc prévenus…