Le fossé avec la Réserve fédérale ne fait donc que se creuser, ce qui se ressent sur le marché des devises. L’euro abandonne du terrain face au dollar. Ce dernier se ressaisit par rapport à pratiquement toutes les devises. Ce seront traditionnellement les marchés d’actions en Europe et au Japon qui en profiteront le plus. Mais les velléités indépendantistes de la Catalogne et les tensions que cette situation engendre brident les marchés d’actions européens. Le Japon est en revanche à la fête. La faiblesse du yen, comme toujours, a donné un joli coup de pouce, de même que la reconduction de Shinzo Abe au poste de Premier ministre suite à son éclatante victoire aux élections. La poursuite de l’« Abenomics » est perçue comme un stimulant. Les bourses des économies émergentes sont par contre toujours en délicatesse lorsque leur devise recule face au dollar.
La remontée du dollar est aussi naturellement liée à la hausse escomptée des taux. Bien que les niveaux absolus de l’inflation ne puissent pas encore être qualifiés d’élevés aux États-Unis, il semblerait que la recrudescence de l’inflation soit en vue. Les salaires horaires continuent à augmenter et le prix de certaines matières premières progresse de manière stable. Le prix du baril de pétrole brut (le Brent) vient de franchir la barre des 60 dollars et certains analystes tablent sur un prix à la hausse. La vigueur de l’économie mondiale et la baisse des stocks de pétrole américains jouent un rôle central à cet égard. Le prix de certains métaux de base, comme le zinc, le nickel, le cuivre ou l’aluminium, s’est grandement ressaisi ces derniers mois. L’on se demande, dès lors, si l’inflation n’augmentera pas plus que prévu. Si la réponse est affirmative, les taux aux États-Unis pourraient remonter plus rapidement qu’escompté en 2018.
L’avenir nous le dira...