Jusqu'à ce que la dette nous sépare

Jusqu'à ce que la dette nous sépare

Les précédents historiques et géographiques, tout comme nos propres calculs, donnent à penser que la réaction typique des banques centrales sera de provoquer des taux d'intérêt réels négatifs sur l'ensemble de la courbe des taux pendant une période prolongée.

La question de savoir si cette approche provoquera une hausse des prix à la consommation à moyen terme reste ouverte. Quoi qu'il en soit, la baisse du taux d'actualisation appliqué aux actifs risqués devrait en accroître la valeur actuelle. On peut donc s'attendre à une hausse du cours des actifs.

UN CYCLE PLUS NORMAL QU'ON NE LE PENSE

Nous avons récemment publié nos perspectives de milieu d'année Counterpoint 2020 dans le contexte d'une crise sanitaire mondiale et d'une contraction économique sans précédent. La réaction de politique monétaire et budgétaire a été tout aussi extrême. Malgré leur déclencheur inhabituel (une pandémie), ces événements semblent suivre le schéma des cycles passés bien plus fidèlement qu'on ne pourrait le penser à première vue. L'analyse historique de récessions antérieures peut dont nous aider à faire la lumière sur ce qui pourrait se passer à l'avenir – pas seulement dans un avenir proche, mais aussi sur le plus long terme.

Dans quelle mesure ce cycle est-il « normal » ?

Relativement normal, selon nous, et ce pour trois raisons :

Tout d'abord, la situation au début de cette année présentait de nombreuses caractéristiques des périodes précédant les récessions antérieures : faible taux de chômage, inflation en hausse, valorisations élevées, faible volatilité, confiance des consommateurs et inversion de la courbe des taux, pour n'en citer que quelques-unes. Bien entendu, la plupart de ces caractéristiques d'une fin de cycle s'appliquaient aux États-Unis. L'Europe, avec une plus faible inflation et moins de réserves de capacités, était plus proche d'une économie en milieu de cycle.

Deuxièmement, la façon dont le marché a atteint son point le plus bas en mars alors que les indicateurs économiques continuaient de se détériorer rappelle également des récessions antérieures. Cette trajectoire reflète la nature prospective des marchés financiers, qui tendent à anticiper les évolutions de l'économie que recèlent les statistiques retardées.

Troisièmement, les indicateurs économiques semblent eux aussi se comporter de manière relativement normale. À partir d'un creux, il faut six mois pour que l'activité manufacturière (telle que mesurée par l'indice américain ISM) retrouve une trajectoire expansionniste. Lors de plusieurs cycles passés, ce retour à la hausse s'est produit en trois ou quatre mois. La crise la plus récente a été la plus aiguë et probablement aussi la plus courte de toutes. Il n'a fallu que deux mois entre le point bas de l'ISM et son retour à un profil expansionniste, mais le schéma ne semble pas exceptionnel.

Auteurs :
Daniele Antonucci, Chief Economist & Macro Strategist

James Purcell, Group head of ESG, Sustainable and Impact Investing

Bill Street, Group Chief Investment Officer

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