Galapagos : des perspectives d'avenir prometteuses

Le processus de découverte d’un nouveau médicament commence par l’identification de cibles, qui sont habituellement des protéines, qui contrôlent la structure et le fonctionnement des cellules du corps humain. Une cellule, ce sont des milliers de gènes qui gèrent le processus de construction des protéines de la cellule. Presque toutes les maladies chroniques sont causées par un dysfonctionnement de certaines protéines, le défi consiste à identifier les protéines ayant un rôle clé dans le développement d’une maladie. L’objectif est de concevoir un traitement susceptible de modifier l’activité de ces protéines afin qu’elles puissent fonctionner à nouveau normalement afin d’agir sur la cause de la maladie.

La principale difficulté est que notre corps humain contient des milliers de protéines exerçant chacune un rôle clé dans une maladie particulière.

Galapagos utilise les propriétés distinctives des adénovirus. Ceux employés par Galapagos sont conçus pour ne pas se répliquer dans la cellule humaine infectée et contiennent un fragment d’ADN (une macro molécule biologique), qui conduit à la production d’une courte séquence d’acide ribonucléique (ARN) dans la cellule. Ces petits ARN interférents peuvent donc empêcher l’expression de gènes en protéines, et donc agir sur la maladie ciblée. On identifie le point optimal du chemin emprunté une maladie dans l’organisme humain en ciblant une protéine spécifique. C’est un processus de découverte éprouvé. Depuis 2009, Galapagos a obtenu trois-quart (24 sur 32) des ses candidats pour essais précliniques sur base de ce mode d’action innovant. Parmi ceux-ci, 15 sont entrés en phase de développement.

Un solide pipeline de programmes de recherche

Passons en revue les principaux programmes de recherche. Incontestablement, celui du filgotinib est le plus important pour Galapagos. Filgotinib, c’est un inhibiteur sélectif oral de Janus kinases (JAK type 1), qui sont les enzymes intervenant dans le processus inflammatoire. Bloquer les JAK est un mécanisme d’action ayant démontré son efficacité dans les maladies inflammatoires. Le filgotinib agit en inhibant les « janus kinases », ces enzymes à double face, avec une fonction «positive» dans la survie et la régulation cellulaire, et une autre «négative» dans la pathogénie de l’inflammation chronique de la cellule. Filgotinib présente un profil sécurité/efficacité favorable, se profilant potentiellement comme une alternative crédible face aux traitements proposés de longue date, par voie injectable (anti-TNF α), qui ciblent plus particulièrement les cellules inflammatoires hyperactives. Ils sont efficaces, mais certains malades n’y répondent pas ou à terme l’efficacité s’amenuise.

Galapagos a découvert le filgotinib et a mené plusieurs études cliniques avec AbbVie, avant son retrait du programme de co-développement (en 2015). Heureusement peu après, Gilead a conclu un accord de partenariat mondial avec Galapagos selon des modalités très favorables. Galapagos peut monétiser filgotinib à concurrence de 2 milliards USD (725 millions ayant été octroyés immédiatement, en espèces et via une augmentation de capital, Gilead étant devenu le premier actionnaire avec 14,6% de la société). Le filgotinib, est actuellement évalué en phase 3, l’ultime étape avant une demande d’approbation pour être mis sur le marché dans trois indications. D’une part, l’arthrite rhumatoïde, une maladie inflammatoire auto-immunitaire affectant 2,9 millions de patients (USA/Europe), qui se caractérise par une inflammation et une dégénérescence des articulations. D’autre part, l’inflammation chronique du colon (maladie de Crohn et la colique ulcérative) qui touche 2 millions de personnes (USA/Europe), qui représente un vaste marché de 9 milliards de dollars. De plus, le programme filgotinib a été étendu à 6 autres indications inflammatoires chroniques, toutes sont à un stade d’essais cliniques intermédiaires.

Le second programme important est celui de la fibrose kystique (mucoviscidose), qui est une maladie génétique fréquente, touchant principalement les voies respiratoires et digestives. Le gène responsable (CFTR: Cystic Fibrosis Transmembrane Regulator) est anormal chez les patients atteints. Il existe de très nombreuses variantes de mutation de ce gène CFTR. La fibrose kystique est la maladie mortelle la plus répandue chez les enfants et jeunes adultes surtout dans les populations caucasiennes (Europe, Amérique du Nord) affectant quelques 80.000 personnes. Il n’existe pas actuellement de traitement curatif. Mais des progrès ont été accomplis dans la prise en charge de cette pathologie ayant conduit à améliorer l’espérance de vie par une gestion des symptômes et autres complications. Il y a peu, deux traitements (Kalydeco, Orkambi) certes onéreux, mais prometteurs sont commercialisés par Vertex Pharmaceuticals (USA) qui modifient le rythme de progression de la maladie. Kalydeco agit comme un «potentiator», Orkambi est un «correcteur  restaurant la protéine CFTR déficiente. Les analystes estiment le potentiel commercial de la franchise fibrose kystique de Vertex à plus de 4 milliards de dollars à horizon 2020. Même si Vertex a déjà pris une sérieuse longueur d’avance dans les thérapies de la fibrose kystique, Galapagos et son partenaire (AbbVie) progresse également. Leur objectif vise une combinaison CFTR triple, une sorte de cocktail contenant deux «correcteurs» couplés à un «potentiator». Ce qui constituerait indéniablement une réelle avancée thérapeutique pour 90% des malades. Plusieurs études cliniques sont en cours dont certains résultats clés sont attendus pour la mi-2018.    

 

 

"GLPG1690"

Parmi les autres programmes en cours de développement, il y a sous le code « GLPG1690 » un inhibiteur sélectif d’autotaxin, identifié pour la fibrose idiopathique pulmonaire. C’est une maladie chronique des voies respiratoires qui affectent 200.000 patients (USA/Europe), dont le pronostic médical n’est guère favorable. Sachant que la moitié des patients vont mourir endéans 2 à 5 ans une fois ce diagnostic posé, et que les seuls médicaments approuvés à ce jour ne permettent que de ralentir le déclin de la fonction pulmonaire. Il y existe donc un réel potentiel commercial pour un traitement efficace contre cette maladie chronique.

"GLPG1972"

Il y a aussi le programme référencé sous « GLPG 1972 », développé en partenariat avec le labo Servier (France) dans l’osteoarthrite, une maladie chronique  et invalidante plus courante chez les personnes âgées, qui se caractérise par une usure des joints aux membres. Le programme « MOR106 », co-développé avec MorphoSys, est un anticorps monoclonal (IL-17C) pour la dermatite atopique, une maladie de la peau invalidante.

Comme nous l’avons vu, Galapagos dispose d’un solide pipeline de produits à différents stades de développement. Actuellement, aucun produit n’est encore approuvé pour une commercialisation, et ce ne sera certainement pas le cas avant 2019 voire 2020. Galapagos ne collecte que des revenus issus de sa R&D, payés au fur et à mesure de l’avancement de sa recherche par ses différents partenaires. C’est toutefois insuffisant pour atteindre l’équilibre financier. En attendant, Galapagos peut compter sur une solide réserve de cash avec une trésorerie de quelques 1,3 milliards euros. Ce qui est largement suffisant pour mener à terme tous les programmes de développement en cours.

En conclusion, les points forts de Galapagos sont un portefeuille bien diversifié de produits à différents stades de développement, ciblant des maladies chroniques à fort potentiel commercial. Des partenaires de premier plan sont associés à la plupart des développements. C’est un gage de sérieux, de confiance et une bonne gestion du risque d’échec inhérent à l’industrie pharmaceutique. La société dispose de moyens financiers suffisants pour mener à terme tous ses programmes de  développement en cours.

Le flux de nouvelles sera dense en 2018 et 2019. Nous sommes confiants dans les perspectives de cette société de biotechnologie. 

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