France : plus ça change…

Depuis le début, la France est le principal moteur du projet européen. Après avoir renoncé à essayer de gouverner le monde depuis l’Élysée, elle cherche à présent à le faire depuis Bruxelles. De fait, l’ambitieux nouveau président français Emmanuel Macron vise non seulement à redynamiser l’économie française, mais aussi à renforcer l’Europe elle-même. 

Macron fait face à des obstacles colossaux

Sur le plan intérieur, ses efforts de libéralisation de l’économie se heurtent principalement à l’opposition syndicale classique, et il reste à voir si Macron sera pour la France ce que Margaret Thatcher a été pour le Royaume-Uni. Au sein de l’Union européenne, sa principale opposition se situe à l’Est, où certains États membres relativement nouveaux acceptent volontiers de recevoir un soutien financier, mais affichent moins d’enthousiasme pour les politiques et les principes démocratiques de l’UE. 

Macron fait face à des obstacles colossaux. Conscient que l’avenir de la France se situe au sein de l’UE, il devra peut-être se contenter d’une Union à deux vitesses, dans laquelle un certain nombre de pays du noyau dur progresseront plus rapidement vers une intégration accrue tandis que d’autres se contenteront d’une union douanière et d’un soutien financier. 

Focus sur la technologie

Son objectif premier est que la France et l’UE restent pertinentes à l’échelle mondiale, notamment dans le domaine de la technologie où les États-Unis et la Chine se disputent le pouvoir. Si l’Europe dispose du savoir-faire nécessaire pour rester à la hauteur des États-Unis et de la Chine dans la course technologique, la région semble désavantagée d’un point de vue financier. 

L’Europe est loin derrière les États-Unis en termes de dépenses militaires, source importante de nouvelles technologies. Sa culture de start-up est également moins développée et elle ne peut de toute évidence pas compter sur le capital-risque comme peuvent le faire les start-ups américaines, en témoigne la composition sectorielle des indices d’actions. 

Le secteur des technologies représente 26 % de l’indice MSCI USA et actuellement 23 % de l’indice MSCI Emerging Markets, qui n’est plus très loin derrière. Les 6 % que pèse le secteur technologique dans l’indice MSCI Europe semblent bien modestes en comparaison, et c’est la principale raison pour laquelle les marchés européens sont restés en retrait par rapport au marché américain et aux marchés émergents ces dernières années.  

Mais il y a peut-être encore de l’espoir pour la France, et pour l’Europe, si l’on considère que les entrepreneurs français ont su développer des multinationales de classe mondiale comme L’Oréal et LVMH malgré une bureaucratie étouffante, des impôts élevés et des syndicats dysfonctionnels. Offrir une certaine marge de manœuvre aux entrepreneurs en herbe est peut-être tout ce que Macron a besoin de faire.

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