États-Unis : rendre sa grandeur à l’Amérique ?

Avec une croissance de l’économie américaine de 4 % (en valeur nominale) durant les bonnes années contre plus de 10 % pour la Chine, il ne fait guère de doute que la Chine supplantera les États-Unis au rang de première économie mondiale d’ici à 2030.  

La suprématie économique

Ce constat a semé la consternation dans l’Amérique de Donald Trump, où les politiques commerciales protectionnistes du président peuvent être considérées comme la première étape d’une bataille à long terme pour la suprématie économique, en particulier dans des domaines comme l’informatique quantique, l’intelligence artificielle, la robotique, la cybersécurité et les véhicules électriques. 

Les dépenses technologiques des deux pays étant étroitement liées aux dépenses militaires, les États-Unis sont toujours en tête à court terme, mais la Chine rattrape rapidement son retard. Dans certains domaines, comme la FinTech, les États-Unis semblent déjà avoir perdu la partie.

À mesure que l’économie chinoise ressemblera de plus en plus à l’économie américaine, les conflits commerciaux deviendront la norme. »

Bien que l’on puisse prédire sans risque que les États-Unis perdront une grande partie de leur domination économique mondiale dans les prochaines décennies, leur position de première place financière mondiale semble beaucoup plus assurée. Le contrôle étatique omniprésent qui a permis à la Chine de développer son économie et ses infrastructures à un rythme sans précédent entravera en même temps son développement en tant que place financière. 

Le dollar américain restera la principale monnaie de réserve mondiale tant que le renminbi ne sera pas pleinement convertible. Le marché actions américain domine l’indice MSCI All Country World avec une pondération de 51 %, alors que le poids du marché actions chinois n’est encore que de 3 %, juste derrière la Suisse. Et dans les indices obligataires mondiaux, le marché chinois reste minuscule dans la mesure où son immense marché obligataire intérieur est encore quasiment inaccessible aux investisseurs étrangers. Plus généralement, du fait de sa réticence à ouvrir ses marchés financiers aux étrangers, il sera difficile pour la Chine de combler son écart considérable avec les États-Unis.

Au fil du temps, le poids de la Chine dans les indices obligataires et actions augmentera progressivement, et les investisseurs n’auront pas d’autre choix que de participer à ce développement. Certaines valeurs technologiques comme Tencent et Alibaba sont déjà très prisées par les investisseurs du monde entier. Cependant, renoncer au contrôle n’est pas dans l’ADN des dirigeants de Pékin, ce qui permettra aux États-Unis de continuer à attirer les meilleurs et les plus brillants cerveaux dans un avenir prochain. 

Pour reprendre les mots de Warren Buffett, l’investisseur le plus célèbre au monde : « Depuis plus de 240 ans, c’est une terrible erreur de parier contre l’Amérique, et ce n’est pas le moment de commencer ».     

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