Dans les règles de l’art

Acquérir une œuvre d’art, du mobilier signé ou un bijou de prestige est d’abord guidé par l’émotion. Toute collection parle en effet des relations entre l’œuvre d’art et l’amateur, entre l’artiste et son commanditaire, entre l’esthétique et le contexte historique… Mais collectionner est aussi indissociable des réflexions financières et de la notion d’investissement. Avec le temps, certaines pièces peuvent même constituer une valeur refuge, voire dépasser de façon exponentielle leur valeur initiale. Il suffit de voir la cote du pop art américain, dont certaines pièces ont atteint une hausse record de plus de 160 % en dix ans, selon Art Price, le leader d’information sur le marché de l’art.

Chez Puilaetco Dewaay Private Bankers, nous ne considérons toutefois pas l’art comme un actif financier », confirme Christine Mostert, « mais plutôt comme un patrimoine avec une valeur financière et émotionnelle. »

Un service dédié

Les œuvres d’art, à côté des biens mobiliers et immobiliers, sont envisagées dans la vision globale d’un patrimoine familial, avec un indice de valorisation — ou de dépréciation — fluctuant dans la durée. Pour la banque, il y avait une réflexion et des solutions à proposer pour ces biens spécifiques, plus particulièrement dans le contexte des réglementations de plus en plus strictes, imposées aux institutions financières. 

 Face aux obligations de traçabilité de toute source de revenus, il était important d’offrir un service à nos clients détenteurs d’œuvres d’art, afin qu’ils puissent faire le point sur ce patrimoine et en organiser au mieux la transmission ou la vente, en toute sérénité. »

C’est ainsi que le département Art naît en 2011, axé sur un conseil indépendant et neutre.

Nous ne sommes pas des négociants d’art. Nos clients sont au centre de nos préoccupations et notre connaissance du marché et de ses acteurs est notre point fort. Nous conseillons nos clients de manière objective et transparente, avec toute la discrétion requise. »

Puilaetco Dewaay se concentre essentiellement sur le service de gestion patrimoniale et le conseil en art, et ne propose pas de fonds d’investissement dédié aux œuvres d’art : pas de spéculation, mais de l’investissement réfléchi et envisagé sur le long terme.

Des missions très diversifiées

À chaque client sa situation, toujours différente et unique. Qu’il s’agisse d’organiser un inventaire en vue d’une transmission, de trouver la meilleure stratégie de vente, de consolider un achat, ou encore de renseigner un restaurateur ou de penser à des solutions d’assurance, la première étape est bien entendu l’écoute du client, de ses besoins spécifiques, toujours dans un contexte patrimonial global. Quelle que soit la demande, il s’agit de connaître le fonctionnement de ce marché et surtout d’en déterminer les bons acteurs. Le premier conseil que nous donnons à toute personne souhaitant acquérir de l’art est de s’intéresser à des œuvres qui lui plaisent et de se méfier des effets de mode, confirme Christine Mostert.

Une œuvre ou un objet d’art est avant tout un investissement avec lequel les acquéreurs vont vivre. Il est donc préférable que celui-ci leur procure satisfaction et plaisir... J’ai rencontré des personnes qui avaient fait des achats sur un coup de tête, et finalement ils ont eu l’impression de les avoir payés beaucoup trop chers et ne peuvent pas en profiter. Il faut donc faire attention : y aller avec le cœur bien sûr, mais ne pas s’emballer. Aussi connaître le contexte historique de l’œuvre, s’assurer de son authenticité, de sa valeur esthétique et également de sa fraîcheur sur le marché sont des éléments importants ».

Un aperçu des tendances

Dans les années 2000, le marché a fortement évolué : l’art d’après-guerre et l’art contemporain ont commencé à prendre beaucoup de valeur.

Les personnes qui avaient collectionné les artistes de ces périodes, et parfois acheté une œuvre pour quelques milliers d’euros, ont vu leur valeur littéralement s’envoler ».

Un élément crucial quand arrive le jour de la transmission !

Il est dès lors essentiel de pouvoir disposer de conseils objectifs et d’évaluer tous les critères avant de se lancer. Acheter est facile, revendre l’est moins. On peut trouver LA bonne pièce, même si l’artiste n’est pas un nom, l’important est surtout de penser au long terme. Ainsi, une scène trop sombre ou trop anecdotique peut être un facteur de dévaluation. Tout comme les œuvres trop grandes, même si elles sont signées par un artiste de renom. Il y a aussi des couleurs moins commerciales. Le département s’appuie sur des bases de données sans cesse actualisées issues des rapports spécialisés dans le secteur, des salles de ventes internationales, etc., mais encore faut-il en faire l’analyse. Les critères fondant la valeur d’un tableau sont multiples : artiste, période, sujet, format, force esthétique, provenance, expositions, publications, état de conservation, fraîcheur sur le marché, demande…

Le contemporain, un monde à part

Le conseil en art contemporain s’avère plus complexe. C’est un marché changeant et toujours plus globalisé, qui affiche rapidement des engouements pour des nouveaux artistes et des nouvelles scènes artistiques.

Il est intéressant de visiter les foires d’art et d’y découvrir les tendances, et les effets de modes. C’est important ! » 

Quand un amateur achète un contemporain, il agit plutôt comme un mécène, en procurant un salaire à l’artiste. « C’est plus qu’acheter un objet, c’est souscrire à un artiste vivant, que vous allez suivre, » souligne-t-elle. Et cette dernière poursuit :

Lors d’une conversation publique de Daniel Buren au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 2016, ce dernier a expliqué qu’à ses débuts, dans les années 1960, avec ses amis artistes Michel Parmentier, Olivier Mosset et Niele Toroni, il faisait de l’expérimentation et que des personnes ont cru en lui. C’est grâce à de tels engagements de la part de ces collectionneurs qu’il a pu déployer toute sa carrière. Aujourd’hui, il y a encore des créateurs qui continuent à expérimenter l’art de la même façon. Et puis, face aux très nombreux artistes et galeries qui travaillent aujourd’hui, il faut pouvoir déterminer si l’on est dans une démarche sincère, profonde, de qualité ou… une plaisanterie ! Enfin, il faut aussi se décomplexer par rapport au mot art. »

Collectionner du contemporain est une vraie démarche intellectuelle que beaucoup de collectionneurs revendiquent en s’intéressant au parcours de l’artiste, au contexte de l’œuvre, à l’histoire et à l’histoire de l’art en général.

Une collection in-house*

Puilaetco Dewaay a eu la chance d’héberger des œuvres d’art contemporain belge de la très belle collection d’art de la maison-mère KBL epb, dont un grand tableau de Jacques Charlier, plein d’humour et de références. Cet artiste intègre dans ses créations des représentations populaires, anciennes ou contemporaines, qui amènent une lecture particulière de l’œuvre. C’est ce qui a sans doute stimulé la banque privée à commencer sa propre collection avec l’acquisition d’œuvres axées sur la thématique de la nature.

« Nous acquérons, lorsque nous en avons l’opportunité, des peintures, dessins ou sculptures qui correspondent à l’environnement et la vision de la banque. Cela peut être le rapport à la nature, mais aussi de façon plus large, de l’homme à son environnement, ce qui constitue pour certains artistes une réelle préoccupation. Nous privilégions des projets esthétiques, pas toujours d’artistes connus, mais dont le travail est confirmé. L’objectif est de pouvoir partager ces réalisations avec nos collaborateurs et nos clients ».

C’est ainsi que l’on peut découvrir au détour d’un couloir des gravures de l’italien Giuseppe Penone, représentant de l’arte povera, qui place l’arbre au centre de son travail. Il entre en dialogue avec la nature à travers la « voix » des arbres. Les autres œuvres sont signées Thu-Van Tran, Arik Lévy ou encore Stéphane Erouane Dumas, connu pour ses fresques d’immenses falaises « pensives ».

Une façon d’amener dans l’institution un intrus qui apporte une nouvelle vision, poétique, et permette de faire une pause

 

* Cette collection consacrée à l’art belge comprend quelque 130 œuvres d’environ 90 artistes, et se concentre sur la période allant de la fin du XIXe siècle au XXe siècle. Parmi les représentants les plus illustres, on trouve, entre autres, Théo Van Rysselberghe, Fernand Knopff, Léon Spilliaert, James Ensor, Frits Van den Berghe, Rik Wouters, Gustave De Smet, Constant Permeke, Marthe Donas, Victor Servranckx, René Magritte… Elle s’est agrandie depuis peu avec des tableaux plus contemporains.

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