Bataille feutrée pour la présidence de la BCE

Après tout, l’Allemagne est la première économie de la zone euro et elle n’a jamais occupé la présidence de la BCE. Les plus informés estiment que si c’est un espagnol (Luis de Guindos) qui occupe depuis peu le poste de vice-président, c’est parce que les Allemands auraient appuyé sa candidature en échange d’un soutien réciproque en octobre 2019. Bref, « je te laisse occuper la vice-présidence et tu me laisseras prendre la présidence en temps voulu ». Toutefois, cette alliance entre l’Europe du Sud et l’Allemagne ne sera pas une promenade de santé. Pour les Allemands, la mission principale de la BCE doit, en effet, être la lutte contre l’inflation et non pas le soutien de la croissance. Et donc, laisser un Allemand prendre la direction de la BCE, c’est prendre le risque de voir une hausse des taux plus rapide en zone euro. Or, les économies de l’Europe du sud ne peuvent pas se permettre une remontée trop brusque des taux. En d’autres termes, rien n’est encore joué, et il ne serait pas étonnant de voir les pays du « Club Med » soutenir un président de la BCE d’origine… française. La saga continue.

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