Banques centrales : ne surestimons pas le rôle de leurs présidents

C’est la thèse iconoclaste que défend Sylvain Boyer, l’économiste de la banque Natixis. L’intitulé de son étude est clair : la politique des instituts monétaires dépend-elle de la personnalité qui les dirige ?  Pour répondre à cette question, Sylvain Boyer a analysé les actions monétaires des dernières décennies des deux côtés de l’Atlantique. Selon Le Monde qui a dévoilé cette étude, le bilan est simple : la personnalité du président d’une banque centrale n’a aucune influence chiffrable sur les décisions en matière de taux ou sur la transparence vis-à-vis des marchés. La raison tombe sous le sens : les décisions sur les taux sont toujours prises de façon collégiale. En clair, ces décisions dépendent plus de la composition du conseil des gouverneurs autour de la table que du nom ou de la personnalité du président. Les échanges avec les autres banques centrales sont aussi plus déterminants que la personnalité du président. Bref, Jean-Claude Trichet, Mario Draghi, Janet Yellen ou Jay Powell, c’est quasi la même chose. L’institution est plus forte que l’homme ou la femme.  Voilà qui renverse pas mal d’idées établies et incite nos grands argentiers à la modestie.

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