Vers une fin d'année rugueuse?

Soyons clairs, nous n’en sommes pas encore là. Mais il y a lieu de suivre toute modification de la volatilité des cours. Une intensification des variations de cours peut avoir des causes multiples. Premièrement, la volatilité des cours est historiquement très faible et n’est pas tenable à terme. Deuxièmement, les États-Unis ont enregistré des hausses de cours ininterrompues de sorte que quelques prises de bénéfices n’ont rien de surprenant. Par ailleurs, les espoirs succèdent aux désillusions en ce qui concerne les projets fiscaux du président Trump, qui revêtent une importance cruciale pour la croissance bénéficiaire des entreprises l’année prochaine. Enfin, la véritable cause réside peut-être dans la hausse ininterrompue des taux des obligations d’État américaines à 2 ans, qui ont grimpé de 1,3 % en septembre à plus de 1,7 % et se rapprochent donc des 2 %. Il devient dès lors progressivement plus intéressant de réaliser une petite prise de bénéfices sur des actifs à risque et d’investir l’argent dans cette obligation d’État à 2 ans exempte de risques.

Divers paramètres prépondérants sont naturellement à prendre en compte dans ce cadre. Premièrement, la croissance économique et la croissance bénéficiaire qui en découle. Si elle se maintient, voire augmente, les Bourses ne subiront pas de correction. Mais les banques centrales ne devront dans ce cas pas trop solliciter le frein sous peine d’entraîner une trop forte hausse des taux obligataires. Les enjeux des prochains mois sont donc considérables.

Comme nous l’avons dit, il convient de tenir les marchés obligataires à l’œil. Durant le mois de novembre, de nombreuses corrections ont eu lieu sur le marché des obligations poubelles et sur le marché des obligations émergentes. La prime payée en plus des obligations d’État qui avaient atteint des niveaux plancher a rebondi, reflétant une augmentation de l’aversion pour le risque. Ces divers phénomènes ont également été observés sur les marchés des devises, avec la dépréciation rapide de la lire turque et du rand sud-africain face à l’euro.

Par ailleurs, il reste encore de nombreux investisseurs qui ont raté le train de la hausse des cours boursiers et qui attendent avec impatience le rallye boursier récurrent de fin d’année. Le temps nous dira s’ils ont eu raison.

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