Ou plutôt, ne cherchez pas, et concentrez-vous sur l’horizon de temps. Car si Tesla et Renault font le même métier (concevoir et produire des voitures), les experts interrogés analysent Renault sur le court terme : que ce soit en termes d’activité et de rentabilité. Et sur ce plan, Renault est le constructeur le moins rentable en Europe avec une marge de 6.2%. Mais en dépit du fait que cette marge n’a jamais été aussi haute et en dépit de l’accueil favorable donné au dernier plan stratégique, la Bourse n’est pas ultra-enthousiaste. La preuve, le cours de Renault a grimpé de seulement 9% sur 12 mois. En revanche, la Bourse a les yeux de Chimène pour Tesla. La raison ? Elle se fie à la personnalité hors du commun de son fondateur Elon Musk. Fondateur qui a su créer une marque automobile en partant de zéro et alors que les experts disaient que c’était impossible. Par ailleurs, les investisseurs partent du principe que l’avenir de l’automobile sera à la voiture électrique. Bref, le bonus boursier actuel n’est pas imputable aux résultats financiers de Tesla, mais à son potentiel futur. Mais encore faut-il que le patron de Tesla prouve aussi qu’il sait fabriquer les voitures qu’il vend si bien (500.000 commandes avant la mise sur le marché de la Model 3, la berline la moins chère de la gamme) au public. Les derniers couacs de production, immédiatement sanctionnés en Bourse, sont là pour rappeler à Elon Musk que la fabrication en masse de voitures n’est pas une promenade de santé. Ce que les autres constructeurs savaient de longue date.
