Jusqu’où les taux d’intérêt peuvent-ils grimper aux États-Unis ?

L'accélération de l’inflation américaine générée par l’augmentation du prix du pétrole et des salaires en est la cause. Par conséquent, les prévisions de nouveaux relèvements de taux par la Banque centrale américaine, la Réserve fédérale, ont également été revues à la hausse. Quelques mois plus tôt, les marchés tablaient sur un total de 3 relèvements de taux cette année. Aujourd'hui, ils tiennent compte de plus en plus d’un éventuel 4e relèvement.

Par ailleurs, on assiste à un flux constant d'adjudications obligataires, le Trésor américain inondant le marché de nouvelles obligations qui doivent naturellement être absorbées par les investisseurs. Et ceux-ci semblent exiger un rendement de plus en plus élevé pour ces nouvelles émissions.

À l’origine de cette exigence plus élevée, le double déficit. Une augmentation de l’endettement signifie que les États-Unis ont besoin de se financer davantage à l’étranger. Pour financer ces déficits, ils semblent d'ailleurs prêts à accepter une dépréciation du dollar. C’est là que réside précisément la dichotomie entre un relèvement des taux et un certain affaiblissement de la devise. Bien que les investisseurs étrangers semblent plus enclins à acheter des titres de créance américains ces derniers temps. La question est de savoir combien ?

En outre, comme nous l’avons mentionné plus haut, le mois d’avril était un mois très favorable au prix du pétrole, qui a une nouvelle fois franchi la barre des 70 dollars pour un baril de Brent. Le seuil des 75 dollars le baril a été atteint et certains tablent sur 80 dollars. Quoi qu’il en soit, la politique des prix de l’OPEP et de la Russie fonctionne très bien. La limitation de production des plus grands producteurs mondiaux destinée à réduire l’excédent des stocks sur le marché s’est révélée très efficace. Les réserves ont chuté juste sous la moyenne quinquennale historique, l’objectif de l’OPEP. Et tandis que les producteurs américains de pétrole de schiste intensifient leur production, les problèmes logistiques, dont un manque de moyens de transport et une défaillance des systèmes de pipeline, musellent la croissance.

Pour couronner le tout, le président Trump n’a évidemment pas manqué de se déchaîner sur Twitter, principalement concernant d’éventuelles sanctions commerciales à l’égard de la Chine avec laquelle les États-Unis ont un grand déficit commercial ou la Russie à qui il a infligé des sanctions.

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