On est bien loin de l’image des « gens qui s’occupent de la paye » qui prévalait il y a encore une vingtaine d’années.
Aujourd’hui, l’équipe des Ressources humaines doit avant tout attirer et retenir les talents, mais aussi gérer la formation
et l’évolution des carrières, optimiser la mobilité, offrir les meilleurs outils online…
Rencontre avec Valérie Lefebvre, Human Resources Business Partner.
Peux-tu nous expliquer ce que couvre la fonction des Ressources humaines ?
C’est un métier très large qui opère sur plusieurs axes. Dans le jargon de notre domaine, on parle d’une part de « soft HR » qui englobe le recrutement et la sélection, la formation et le développement, la gestion des carrières, la gestion de la performance et la vie quotidienne de l’employé tout au long de sa carrière au sein de l’entreprise. Et d’autre part, de « hard HR », la partie que je couvre depuis des années. On pourrait comparer cette partie aux coulisses des RH ; elle concerne la gestion administrative de l’employé et couvre les « compensations & benefits », c’est-à-dire la définition et la gestion des avantages extra légaux tels que la voiture de société, le smartphone, l’assurance groupe, etc., le benchmark des salaires, le bonus, ainsi que la gestion du payroll (la partie la plus attendue). Un dernier axe concerne la gestion des relations sociales, ainsi que la santé et le bien-être au travail qui sont aussi au cœur des Resources humaines chaque jour. Les Ressources humaines comportent donc des compétences extrêmement diversifiées.
Donc tu es donc plutôt du côté des chiffres ?
C’est ce que l’on pourrait penser de prime abord. Mais en fait, mon métier est un mélange de juridique, car la législation sociale évolue en permanence (je lis beaucoup sur le sujet pour connaitre et implémenter des nouvelles règles pertinentes pour la banque), de chiffres étant donné que nos actions ont un impact financier important, et d’émotions, car on touche à l’humain.
J’ai depuis cette année le rôle plus large de Human Resources Business Partner qui consiste à être la première personne de contact et d’accompagnement RH pour nos collègues - un rôle que je partage avec Candice Schoemans, Head of Human Resources, en fonction des départements.
Chez Puilaetco, l’équipe RH se compose de trois personnes, chacune ayant une fonction distincte. Et comme dans toute petite équipe, il faut savoir prendre le relais de ses collègues. Par ailleurs tout le monde nous connait au sein de la banque ; on vient nous solliciter l’une ou l’autre pour nous poser une question, parler d’un souci ou exprimer un ressenti.
Qu’aimes-tu particulièrement dans ton métier ?
J’aime travailler dans une société à taille humaine où différentes générations se côtoient – tout en faisant partie d’un groupe paneuropéen, Quintet Private Bank. Je trouve qu’il est beaucoup plus qualitatif pour une équipe des Ressources humaines de connaitre personnellement tous les collègues dont elle a la charge. Ensuite, j’aime que ce métier soit chaque jour différent, inattendu, et que l’humain soit au centre des préoccupations. Notre objectif est d’apporter un cadre de travail clair, du confort, de l’écoute et de petites attentions pour que nos collègues se sentent bien au travail (par exemple, mettre à disposition des corbeilles de fruits pour faire le plein de vitamines).
Quels ont été tes grands défis de 2023-2024 ?
La mobilité au sens large ! D’une part avec l’organisation du déménagement du siège de la banque dans le magnifique bâtiment de la Royale belge 7 et d’autre part avec le passage aux véhicules électriques dès le 1er janvier 2023. La durabilité étant un thème fort chez Puilaetco, nous avons décidé d’opter directement pour l’électrique pour toutes les nouvelles voitures de société.
Concernant le déménagement, il fallait mettre en place un plan de mobilité, organiser les règles de parking et trouver des solutions pour que chacun soit satisfait. Pouvoir effectuer sereinement le déplacement de chez soi au bureau est un point très important. Nous avons opté pour une solution de réservation online qui permet d’optimiser l’occupation des places disponibles. Nous sommes aussi un certain nombre (dont je fais partie) à venir au travail à vélo, en trottinette et/ou en transports en commun – il fallait donc s’assurer de la possibilité de prendre une douche et se changer.
Nous avons aussi mise en place la semaine de la mobilité. Ce mois de septembre, nous lançons une série d’actions estampillés « Puilaetco Mobility Experience » pour nos collaborateurs. La mobilité ne signifie pas seulement le fait de se déplacer de son domicile à son lieu de travail; c'est aussi le fait de lutter contre la sédentarité devant son écran d'ordinateur, en prenant conscience de l’impact que cela a sur notre corps, mais aussi sur notre concentration, et notre capacité à travailler dans des conditions les plus optimales et agréables de manière durable.
Quels sont les attentes actuelles des talents qui postulent ?
Les attentes sont fort liées à l’âge, car en fonction des étapes de la vie, les besoins sont différents. Un jeune qui débute ne veut plus nécessairement de la voiture de société prévue ; un jeune parent sera particulièrement sensible au congé octroyé pour s’occuper d’un enfant malade, quelqu’un de plus âgé sera probablement plus attentif à l’assurance groupe.
Mais il y a aussi des tendances générales. Le Covid a totalement modifié la structure des entreprises. Cela a modifié le mode de management, les espaces de travail, le travail en équipe, les déplacements. Le télétravail s’est imposé comme incontournable pour tous les candidats. La question n°1 lors des entretiens est : « Quelle est votre politique de télétravail ? ». En n°2, les candidats veulent savoir en quoi leur travail consistera précisément et quels seront leurs objectifs. En tant qu’employeur, nous devons être clair sur la définition de la fonction. C’est la condition sine qua none pour bien engager quelqu’un. L’offre salariale vient conclure la rencontre si ces deux points ont donné satisfaction.
Qu’en est-il de la mobilité interne chez Puilaetco ?
Cela fonctionne, je suis bien placée pour le savoir. J’ai eu la chance de pouvoir changer de métier grâce à Puilaetco. J’ai d’abord été comptable pendant 15 ans. Il se trouvait qu’à ce moment-là (en 2015), UBS Belgium où je travaillais a été reprise par Puilaetco. Je suis allée demander aux Ressources humaines de l’époque si je pouvais rejoindre leur équipe en leur expliquant ma motivation. La réponse a été « oui » et à 39 ans j’ai commencé à apprendre sur le tas mon nouveau métier. Je suis passée d’un agenda très répétitif ponctué d’échéances immuables, à un métier où l’imprévu est quotidien et où l’humain est au centre.
Comment vois-tu l’évolution des métiers de la banque ?
Comme dans la plupart des secteurs, le secteur bancaire évolue rapidement ces dernières années. Il est évident qu’au cours d’une carrière, la fonction initiale évoluera et le métier lui-même risque de changer. Il faut beaucoup plus s’adapter qu’avant. Cela nécessite un certain état d’esprit d’ouverture et voir une capacité à voir le côté positif du changement.
L’agilité dans notre entreprise devient une compétence plus que concrète.