Banques européennes : pourquoi les investisseurs les maltraitent ?

Les raisons de cette différence ? Les actions des banques européennes ont fait les frais de la politique eurosceptique du gouvernement italien, allant jusqu’à la peur d’une éventuelle sortie de l’Italie de la zone euro. Certes, ces dernières semaines, le gouvernement italien a tenté d’amadouer les investisseurs avec des propos plus rassurants, mais le doute est instillé dans les esprits. En effet, en cas d’implosion de l’euro, les banques européennes seraient les premières victimes d’un ITALEXIT, étant donné qu’elles détiennent de la dette italienne en portefeuille.

Mais la déprime des actions bancaires peut aussi s’expliquer par le report de la remontée des taux d’intérêt en zone euro à la fin 2019.  En constatant l’essoufflement de la croissance du Vieux Continent, la BCE (Banque centrale européenne) a retardé la remontée de ces taux directeurs après l’été 2019.

Le résultat, c’est que la marge d’intermédiation des banques restera sous pression plus longtemps que prévu. Il y a quelques semaines encore, la plupart des établissements bancaires tablaient sur une remontée des taux pour se refaire une santé. D’autant que le secteur est sous la menace conjuguée de la révolution numérique et des changements des règles européennes. Et même si les résultats restent contrastés au sein de l’indice Euro Stoxx Banks (- 34 % de baisse pour Deutsche Bank depuis janvier 2018 et + 5 % pour la banque espagnole Caixa Bank), il n’en reste pas moins que la rentabilité sur fonds propres du secteur est en berne. Les 50 plus grandes banques européennes devraient enregistrer un ROE (return on equity ou retour sur capitaux propres) de 6.5 % en 2018 selon S&P Global Ratings. Pour rappel, avant la crise financière, ce même ROE caracolait à … 20 % !

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