Filtrer le bruit ambiant

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COUNTERPOINT OUTLOOK 2024
Introduction
Comment simplifier le paysage de l'investissement sur des marchés complexes
Lors de l'élaboration d'une stratégie d'investissement, il est important de tenir compte de l'horizon de placement. Le fait de prêter davantage attention aux fluctuations à court terme qu'aux tendances progressives à long terme est inhérent à la nature humaine. Mais en tant qu'investisseurs, nous devons tenir compte de ces deux dimensions lors de la définition de notre stratégie. C'est particulièrement le cas lorsque l'actualité est dominée par des tensions géopolitiques, des échéances électorales et des mesures politiques importantes, comme ce sera probablement le cas en 2024.

C'est pourquoi, pour faire abstraction de l'agitation environnante, nous retenons trois horizons d'investissement : l'horizon immédiat (quelques mois, réévalué en permanence par les investisseurs), l'horizon cyclique (six à douze mois, lui aussi réévalué en permanence) et l'horizon structurel (sur de nombreuses années).
Daniele Antonucci

Daniele Antonucci

Daniele Antonucci is a managing director, co-head of investment and chief investment officer at Quintet Private Bank. Based in London, he’s a voting member of the investment committee. As head of research, Daniele oversees the investment strategy feeding into portfolios. He chairs the network of chief strategists, which communicates the house view on the economy and financial markets to clients and the media.

Prior to joining Quintet in 2020 as chief economist and macro strategist, Daniele served as chief euro area economist at Morgan Stanley. Earlier, he worked at Capital Economics, Merrill Lynch, Moody’s KMV and the Confederation of Italian Industry. Daniele holds a master’s degree in economics from Duke University and graduated from the Sapienza University of Rome. He’s an ECB Shadow Council member.

L'horizon immédiat

L'horizon immédiat est en grande partie influencé par l'actualité (élections, conflits, mesures des pouvoirs publics) et est à l'origine des fluctuations à court terme sur les marchés. Il est toutefois important de ne pas oublier que l'horizon immédiat ne se situe pas uniquement dans les mois à venir, mais aussi dans les mois qui suivront les événements qui se produisent au quotidien.

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A titre d'exemple uniquement

L'horizon cyclique

L'horizon cyclique tend à capter l'impact des décisions politiques antérieures des autorités et des banques centrales, ainsi que celui des attentes concernant ces décisions. Il s'agit de facteurs comme l'effet de l'évolution des taux d'intérêt sur l'inflation et la croissance, ou de la fiscalité et des dépenses publiques. Cet horizon est idéal pour orienter tactiquement les portefeuilles. 

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A titre d'exemple uniquement

L'horizon structurel 

L'horizon structurel correspond au temps nécessaire aux marchés pour s'adapter aux tendances à long terme comme la durabilité et la transition énergétique, l'évolution démographique (dont le vieillissement de la population), les innovations technologiques, etc. Les marchés peuvent s'adapter rapidement à ces tendances, comme on a pu le voir en 2023 avec ChatGPT et l'IA, ou avec le point d'inflexion démographique de la Chine. Toutefois, ce processus prend généralement de nombreuses années. Cet horizon temporel est souvent propice à l'investissement thématique, qui se déploie sur de longues périodes.

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A titre d'exemple uniquement

Si vous n'avez que 2 minutes !
Notre stratégie d'investissement est axée sur le moyen et le long terme, tout en saisissant les opportunités à court terme en orientant les portefeuilles en fonction de nos convictions.
Positionnement à haut niveau
Qu'est-ce que cela signifie concrètement?
Horizon immédiat
S'adapter à un monde fragmenté
Les échéances électorales majeures prévues en 2024 (États-Unis, Taïwan, Inde, Indonésie, Royaume-Uni, Belgique) pourraient être source de volatilité sur les marchés à court terme. Ces scrutins ont pour point commun de se dérouler dans des pays où les décisions politiques peuvent avoir des répercussions mondiales. Nous passons d'un monde dominé par la politique monétaire des banques centrales à un monde où l'État est un acteur clé. Les politiques budgétaires, industrielles, voire étrangères, joueront probablement un rôle plus important dans la différenciation des régions et des classes d'actifs.

Par conséquent, pour nous préserver de l'incertitude, nous restons diversifiés à l'échelle mondiale et introduisons de nouvelles classes d'actifs. Dans la plupart des portefeuilles, nous ajoutons un large éventail de matières premières. Ces valeurs visent à accroître la diversification des portefeuilles et à se prémunir contre les incertitudes géopolitiques susceptibles d'entraîner une nouvelle flambée de l'inflation.
L'horizon cyclique
Procéder à un réajustement après le pic des taux d'intérêt
En 2024, nous anticipons un fléchissement de l'économie mondiale, marqué par un ralentissement de la croissance et une réduction de l'inflation (qui restera toutefois supérieure aux objectifs des banques centrales). Les États-Unis, la zone euro et le Royaume-Uni devraient tous continuer à ralentir et la probabilité d'une légère récession est élevée, même si celle-ci semble plus probable dans la zone euro qu'aux États-Unis, le Royaume-Uni se situant entre les deux. Toutefois, à mesure que l'impact des hausses de taux passées se répercutera sur l'économie et ralentira encore davantage l'inflation, des baisses de taux pourraient intervenir dans les pays occidentaux à partir de l'été et raviver la croissance. Un redressement des économies occidentales pourrait ainsi se dessiner au second semestre de l'année. En revanche, la reprise restera faible en Chine, même si une récession pure et simple semble peu probable compte tenu des mesures de relance, quoique modestes, prises par les autorités chinoises et la Banque populaire de Chine.

La question fondamentale n'est pas de savoir si une récession se produira, mais à quel point elle est attendue par les marchés et, en conséquence, si elle se reflète dans les prix des actifs. Lorsqu'un actif est proposé à un prix attrayant, une opportunité se présente, comme on peut le constater en partie avec les actions de la zone euro et les obligations d'État de grande qualité. Si un actif est surévalué par rapport au risque encouru, il est préférable de l'éviter, comme c'est le cas actuellement sur les marchés des instruments de crédit plus risqués. Dans la mesure où un ralentissement plus prononcé ou une récession plus profonde par rapport aux attentes du marché est plus probable qu'un rebond de la croissance économique, nous restons également investis dans les actions américaines et européennes à faible volatilité. Ces titres ont tendance à surperformer le marché dans son ensemble en période de ralentissement.
Horizon structurel
Capter les multiples mégatendances
Nous examinons les thématiques relevant des trois grandes catégories que sont la productivité (cloud computing, puissance de calcul, robotique et automatisation), la planète (énergie propre, eau et déchets, véhicules électriques) et l'humain (avenir de la santé et économie des aspirations). Un grand nombre de ces tendances sont positives pour les marchés et tendent à stimuler la croissance. Ce point de vue guide nos perspectives à long terme et explique pourquoi nous estimons que les actions américaines, véritable pôle d'innovation, constituent une classe d'actifs attrayante à long terme. Un grand nombre de nos thématiques indiquent également que la demande de métaux nécessaires aux processus de transition technologique et durable devrait rester soutenue.
Comment les trois horizons d'investissement s'articulent-ils ?

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A titre d'exemple uniquement

Modérer nos biais défensifs
Globalement, nous continuons à détenir un plus grand nombre d'obligations de grande qualité que d'ordinaire, moins de crédits et moins d'actions. Les marchés semblent anticiper le léger ralentissement mondial que nous prévoyons, accompagné d'une modeste récession dans certaines régions du monde développé. Nous ne prévoyons pas de nouvelles hausses des taux d'intérêt et tablons sur des baisses de taux à partir du second semestre 2024. Nous augmentons donc légèrement notre allocation en actions dans la mesure où l'absence de nouvelles hausses de taux fait disparaître un vent contraire majeur pour les marchés boursiers.

Positionnement tactique

dial

N = pondération neutre de la classe d'actifs par rapport à l'actif stratégique (à long-terme).

Perspectives économiques

États-UnisZone euroRoyaume-Uni

ChineJapon


États-Unis | Le poids de la pesanteur

L'économie américaine défie les lois de la gravitation depuis un certain temps, avec une forte croissance et une inflation élevée. Cette situation est en train de changer et nous pensons que ces deux tendances vont sans doute se normaliser. Sous l'effet conjugué de la hausse des taux d'intérêt et d'un meilleur fonctionnement des chaînes d'approvisionnement, l'inflation n'a cessé de reculer au cours de l'année écoulée, mais tout en restant relativement élevée. Cependant l'économie a fait preuve d'une résilience surprenante. Le marché de l'emploi américain a toutefois amorcé un repli et l'activité manufacturière se contracte depuis un an. Quant au secteur des services, sa croissance reste marginale. Ce point est important car les services ont permis à la croissance américaine de devancer celle des autres grandes régions. Compte tenu de la croissance des services aux États-Unis et de certains changements structurels à long terme au sein de l'économie (comme la fragmentation des chaînes d'approvisionnement), il est peu probable que la Réserve fédérale américaine (Fed) atteigne son objectif d'inflation de 2 % l'an prochain. Une stabilisation entre 2 et 3 % est plus vraisemblable, un niveau nettement inférieur aux 9-10 % enregistrés il y a un an.

À l'instar des autres grandes banques centrales occidentales, les taux de la Fed sont au plus haut. Pour maintenir une pression baissière sur l'inflation, nous pensons qu'elle maintiendra ses taux à un niveau élevé au cours des prochains mois avant de les réduire à partir de la mi-2024 pour soutenir la croissance.

En conséquence, un certain fléchissement du dollar est à prévoir lorsque la Fed commencera à réduire ses taux, ainsi que sous l'effet d'autres paramètres fondamentaux comme la surévaluation de la monnaie et les déficits budgétaires et commerciaux. Toutefois, dans la mesure où d'autres banques centrales sont elles aussi susceptibles d'abaisser leurs taux, les risques de baisse pour le dollar pourraient être limités.

La campagne en vue des élections américaines de novembre 2024 commencera véritablement en début d'année, et nous pensons qu'elle pourrait susciter des remous sur les marchés. Les électeurs placent souvent l'économie en tête de leurs préoccupations, de sorte qu'il faut s'attendre à ce que ce sujet suscite de vifs débats entre les candidats. Bien que cette situation puisse avoir des répercussions à court terme sur les marchés, il est important de la considérer comme une simple agitation à court terme qui finira vraisemblablement par se dissiper. Bien que les candidats soient susceptibles de promettre des réductions d'impôts (comme Trump l'avait fait à son arrivée à la présidence, ce qui avait entraîné une forte hausse des actions), le plafond de la dette américaine pourrait venir jouer les trouble-fêtes.

Taux directeurs des banques centrales (%)

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Source : Recherche interne, Fed, BoE, BCE.


Zone euro | Légère récession avant reprise

La zone euro traverse actuellement une légère récession technique. L'activité manufacturière se contracte depuis début 2023, tandis que les services ont commencé à ralentir de manière plus visible ces derniers mois. La baisse de l'inflation s'est toutefois poursuivie au-delà des prévisions récemment, suscitant des spéculations quant à la date à laquelle la Banque centrale européenne (BCE) pourrait commencer à réduire ses taux. Selon nous, la BCE maintiendra ses taux pendant la première partie de 2024, avant de commencer à les abaisser pour stimuler la croissance à partir du milieu de l'année. 

Une reprise modérée semble donc probable au second semestre 2024. D'ici là, le bras de fer entre l'euro et le dollar se poursuivra. Lorsque la Fed commencera à réduire ses taux, il est possible que l'euro regagne du terrain. 

Indices PMI des directeurs d'achats (>50 = expansion ; <50 = récession)

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Source : Recherche interne, Refinitiv.


Royaume-Uni : rattrapage de l'inflation

La hausse rapide des taux d'intérêt a attisé la volatilité des marchés financiers britanniques, et des craintes se font jour quant à la possibilité que l'économie britannique marque bientôt le pas, voire entre en légère récession. Le Royaume-Uni a flirté avec cette situation durant la majeure partie de 2023, affichant une croissance trimestrielle quasi nulle tout au long de l'année. Le secteur des services a relativement bien résisté au premier semestre 2023, ce qui a permis de compenser la faiblesse de l'activité manufacturière. Mais maintenant que l'activité des services ralentit, une récession se profile, malgré les efforts déployés dans le cadre du budget d'automne pour atténuer ce risque.

La hausse des taux pèse sur l'économie tandis que l'inflation, qui s'est révélée nettement plus tenace qu'aux États-Unis et dans la zone euro, recule à présent de manière plus marquée. Bien qu'elle se maintienne au-delà de l'objectif de 2 %, la pression en faveur de la croissance de l'économie l'emportera vraisemblablement sur la volonté d'atteindre cet objectif. De ce fait, nous pensons que la Banque d'Angleterre laissera ses taux inchangés pour l'heure avant de les abaisser à partir de la mi-2024 dans le but de relancer la croissance. Une légère reprise pourrait voir le jour au cours de l'été.

Contrairement aux élections présidentielles américaines, nul ne connaît encore la date exacte des élections législatives britanniques. Certains commentateurs estiment que les récentes baisses d'impôts annoncées dans le budget d'automne laissent présager des élections au printemps ou à l'été, mais pour l'heure, seul l'avenir le dira. Si le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, avance la date (la date limite officielle étant fixée à janvier 2025), on peut s'attendre à ce qu'une certaine agitation règne sur les marchés à court terme dans la mesure où la croissance économique sera l'un des principaux chevaux de bataille entre les partis. Mais il ne faut pas oublier que les promesses de campagne ne sont pas toujours suivies d'effet. Par conséquent, même si les élections sont susceptibles de faire réagir les marchés à court terme, nous restons attentifs aux risques et raisonnons en termes de scénarios compte tenu de la nature imprévisible de ces événements. 

Taux d'inflation (% an)

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Source: Recherche interne, Refinitiv.


Chine | Une question de relance

La reprise de l'économie chinoise post-Covid ne s'est pas concrétisée à la hauteur des attentes initiales des marchés. Au contraire, la Chine traverse une crise immobilière, souffre d'un manque de confiance des consommateurs et affiche une inflation inférieure à l'objectif fixé. Compte tenu des vents contraires auxquels la Chine est confrontée sur son territoire et à l'étranger, nous pensons que le rythme de la croissance chinoise sera inférieur, dans les années à venir, à la moyenne enregistrée ces dix dernières années. Pour redresser la situation, de nouvelles mesures de relance sont nécessaires et attendues. La question clé est de savoir dans quelle mesure elles seront décisives. Guère, selon nous.

Les taux directeurs chinois (il y en a plusieurs) se situent dans une fourchette de 2 à 4 %, de sorte que la Banque populaire de Chine jouit indéniablement d'une certaine marge de manœuvre pour réduire ses taux dans la mesure où l'inflation est inférieure à l'objectif fixé. Stimuler la demande intérieure, et par là même la croissance économique, est primordial, en particulier dans un contexte où la demande mondiale à l'exportation reste atone. 

Il est peu probable que le recul de la demande à l'exportation ne soit qu'une conséquence à court terme du Covid. Un nombre croissant de pays et de groupements économiques vont commencer à privilégier une gestion locale des secteurs et des technologies clés, réduisant ainsi leur dépendance à l'égard de la production chinoise. Les investissements directs étrangers ne cessent de diminuer et sont aujourd'hui à leur plus bas niveau depuis le début des années 1990. Si l'on ajoute à cela le vieillissement de la population et la contraction de la main-d'œuvre, la Chine ne peut pas se contenter de réduire ses taux d'intérêt pour inverser une telle tendance à long terme. 

Il faut également tenir compte d'un autre facteur, celui des élections prévues à Taïwan en janvier, qui ajoutent un degré d'incertitude supplémentaire dans la mesure où la course semble relativement ouverte. L'actuel parti au pouvoir, le Parti démocrate progressiste (PDP), privilégie le renforcement de l'identité taïwanaise, tandis que les partis d'opposition entendent renouer le dialogue avec la Chine. Avec deux conflits en cours, les tensions accrues entre la Chine et Taïwan (et potentiellement les États-Unis) pourraient intensifier la volatilité des marchés. Toutefois, on constate également que certains événements géopolitiques n'ont qu'un impact limité, voire inexistant, sur les marchés. C'est pourquoi nous estimons que la diversification des portefeuilles (et une bonne dose d'humilité et d'ouverture d'esprit) constitue la meilleure défense, plutôt que de tenter de prédire de tels résultats.

Investissements directs étrangers nets de la Chine en % du PIB

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Source : Banque Mondiale


Japon | Tous les regards se portent sur la Banque du Japon

Alors que l'Occident a relevé ses taux aux niveaux antérieurs à la crise financière mondiale pour lutter contre les pressions inflationnistes, le Japon a probablement accueilli avec enthousiasme les pressions sur les prix après la période de déflation traversée durant la pandémie (et à plusieurs reprises auparavant). Malgré un taux d'inflation toujours supérieur à l'objectif de 2 %, la Banque du Japon (BdJ) a maintenu toute l'année ses taux d'intérêt en territoire négatif (comme elle le fait depuis 2016). 

À présent, le marché attend de la BdJ qu'elle normalise enfin ses taux et les ramène en territoire positif courant 2024, très probablement à zéro ou légèrement au-dessus. Toutefois, avant tout relèvement, nous pensons que la BdJ mettra fin à sa politique de contrôle de la courbe des taux, une politique menée pour maintenir le rendement des obligations à 10 ans sous la barre des 1 %. La BdJ pourrait se retrouver décalée en relevant ses taux d'intérêt au moment où d'autres banques centrales les abaissent, créant ainsi des difficultés pour l'économie japonaise. Cela pourrait également raffermir le yen, ce qui a toujours eu un effet négatif sur la croissance des bénéfices au Japon.

Perspectives et positionnement
Perspectives et positionnement des classes d’actifs
Actions
Modération de notre légère sous-pondération
La hausse des taux d'intérêt a constitué le principal frein aux actions en 2022-2023. Nous n'anticipons pas de nouvelles hausses de taux dans les pays occidentaux, et envisageons même des baisses à partir de la mi-2024 ; nous pensons par conséquent que ce vent contraire a cessé de souffler, nous incitant ainsi à relever légèrement notre allocation en actions.

Dans ce contexte, nous renforçons notre exposition aux actions européennes à l'exclusion des titres britanniques (tout en maintenant une exposition légèrement réduite) dans la mesure où les prix tiennent compte désormais de la récession que nous prévoyons dans la région. En d'autres termes, ce marché semble présenter une valorisation attrayante. Nous investissons également dans les actions des pays développés de la région Pacifique (à l'exclusion du Japon). Elles devraient en effet bénéficier de la dynamique de croissance associée aux économies émergentes et à l'Asie qui, en tant que bloc intégré, est légèrement moins connectée au reste du monde et davantage guidée par sa propre dynamique. Cela nous permet également de renforcer notre diversification en actions, une composante clé de nos perspectives d'investissement pour 2024 compte tenu des turbulences qui risquent de secouer les marchés tout au long de l'année sous l'effet des élections et du contexte géopolitique.

En raison de cette agitation et des pics de volatilité potentiels, nous conservons nos positions en actions à faible volatilité aux États-Unis et en Europe, lesquelles accordent un poids plus important aux secteurs défensifs comme la santé, les biens de consommation courante et les services aux collectivités. Ces secteurs, qui devraient être moins sensibles aux événements susmentionnés, se sont révélés plus performants que le marché dans son ensemble lors des périodes de volatilité.

Toutefois, même si les taux culminent, les actions restent potentiellement exposées aux vents contraires liés au ralentissement de la croissance. Ainsi, malgré ce léger renforcement, nous continuons à détenir globalement moins d'actions par rapport à notre allocation d'actifs à long terme étant donné la performance que les obligations d'État de grande qualité peuvent générer.
Modération de notre légère sous-pondération
Obligations d'État
Attrayantes à mesure que les taux d'intérêt culminent puis se replient
Dans nos Perspectives d'investissement pour 2023, nous avions évoqué le retour en force des obligations au sein des portefeuilles comme source de diversification et de performance après plusieurs années de faibles rendements. C'est toujours le cas aujourd'hui. En fait, maintenant que les taux d'intérêt ont atteint un sommet, elles sont encore plus attrayantes. En effet, les rendements des obligations d'État ont tendance à chuter lorsque les taux atteignent un plafond (peu avant ou au moment du pic). Les prix des obligations, dont le rendement est aujourd'hui plus élevé, vont donc augmenter.

Par conséquent, nous conservons notre exposition actuelle aux obligations d'État de grande qualité à plus longue échéance des États-Unis, de la zone euro et du Royaume-Uni. Ces valeurs ont tendance à surperformer les actifs plus risqués après le pic des taux d'intérêt dans un scénario de ralentissement de la croissance et de l'inflation. Ces titres offrent non seulement de solides performances pour un risque très faible, mais ils permettent également de se prémunir contre tout repli brutal des marchés. Nous avons choisi les bons du Trésor américain car leur rendement est actuellement plus élevé que celui des valeurs refuges équivalentes en Europe, comme le Bund allemand.
Attrayantes à mesure que les taux d'intérêt culminent puis se replient
Obligations d’entreprise
Réduction de l'exposition aux crédits risqués
Après avoir détenu moins d'obligations d'entreprise tout au long de l'année 2023 par rapport à notre allocation d'actifs à long terme, nous avons décidé d'alléger encore davantage notre position. En termes de valorisation, nous privilégions le segment investment grade au détriment du haut rendement, l'EUR au détriment de l'USD et les valeurs financières au détriment des valeurs non financières, principes que nous avons tendance à mettre en œuvre dans nos portefeuilles sur mesure et sous gestion consultative.

Dans la mesure où nous prévoyons une légère récession dans les pays occidentaux et le maintien des taux d'intérêt à des niveaux nettement supérieurs à ceux observés avant la pandémie, la différence de rendement entre obligations sûres et obligations risquées pourrait s'accentuer en 2024. Bien que notre scénario envisage un pic de défaut dans le courant de l’année, le moindre ralentissement de la croissance pourrait conduire à un nouvel écartement entre les rendements obligataires souverains et d'entreprise.
Réduction de l'exposition aux crédits risqués
Matières premières
Une protection face à l'incertitude
Les matières premières ont généralement tendance à être affectées par la géopolitique à court terme, alors que la production a des incidences plus marquées et plus durables. Le marché pétrolier devrait redevenir excédentaire en 2024 (à mesure que la demande diminue), mais la politique menée par le cartel pétrolier de l'OPEP+ en matière de production pourrait susciter une certaine volatilité. Cela étant, dans la mesure où l'économie devrait commencer à remonter la pente en 2024 à la faveur de la baisse des taux d'intérêt, la demande de pétrole pourrait repartir à la hausse. Ce facteur, associé au faible niveau des stocks de métaux, nous incite à penser que les matières premières sont encore susceptibles d'enregistrer de bonnes performances, même si nous anticipons un ralentissement de la croissance au premier semestre de l'année.

En conséquence, nous diversifions notre exposition aux matières premières dans le cadre d'une allocation plus large susceptible de protéger les portefeuilles contre toute incertitude à court terme concernant la situation géopolitique et les prix de l'énergie.

Parallèlement, le cours de l'or atteint des sommets historiques. Les perspectives semblent équilibrées. Un ralentissement de la croissance et un climat d'incertitude seraient de nature à soutenir l'or. Mais les valorisations semblent moins attrayantes dans la mesure où la hausse des rendements obligataires offre d’autres sources de performance faisant office de valeur refuge, notamment les obligations de grande qualité. Nous continuons à estimer que l'or a sa place au sein de nos portefeuilles prudents, mais nous préférons nous diversifier dans des matières premières plus générales dans le cadre de nos profils de risque plus élevés.
Une protection face à l'incertitude
Investissements thématiques
Des tendances à long terme au-delà des cycles de marché
L'une des façons de faire abstraction de l'agitation actuelle sur les marchés est d'adopter une vision à plus long terme, comme nous le faisons dans le cadre du cycle structurel évoqué plus haut. Nous sommes convaincus que l'innovation va se poursuivre à un rythme soutenu sur le long terme, et de nouveaux modèles économiques sont, de fait, en train d'émerger dans de nombreux domaines.

L'une de ces thématiques est la relocalisation, c'est-à-dire le processus de transfert, sur plusieurs décennies, des investissements réalisés en Chine vers d'autres marchés émergents (voire vers des marchés développés). Les revers de la mondialisation, et notamment la dépendance à l'égard de la Chine, se sont manifestés à travers des problèmes de chaîne d'approvisionnement pendant le Covid, une hausse de l'inflation et l'apparition de tensions géopolitiques. Les entreprises transfèrent certaines de leurs activités depuis la Chine afin de rééquilibrer les chaînes d'approvisionnement, et les investissements se déplacent de la Chine vers d'autres marchés émergents.

Cela étant, dans un contexte d'incertitude, il est également prudent de privilégier des thématiques plus mûres qui affichent de meilleurs fondamentaux et une qualité supérieure. Dans nos portefeuilles sur mesure et sous gestion consultative, nous investissons directement dans des thématiques liées à la productivité (cloud computing, puissance de calcul, robotique et automatisation), à la planète (énergie propre, eau et déchets, véhicules électriques) et à l'humain (avenir de la santé et économie des aspirations). Nous utilisons également ces thématiques pour éclairer le contexte plus général dans lequel évoluent les entreprises que nous incluons dans notre portefeuille d'actions mondiales.
Des tendances à long terme au-delà des cycles de marché
Produits alternatifs
Opportunités à saisir dans le cadre d'un nouveau cycle macroéconomique
Compte tenu du ralentissement des marchés que nous anticipons début 2024, les placements alternatifs, et notamment les marchés non cotés, continuent d'offrir de nombreuses opportunités et sont susceptibles de surperformer les marchés cotés sur le long terme.

Plus spécifiquement, nous pensons qu'il est possible de profiter des éventuelles réévaluations du Private Equity au cours de l'année à venir, ainsi que de la rareté des capitaux dans les segments de la dette privée et des infrastructures. En ce qui concerne nos portefeuilles sous gestion dédiée et sur mesure, nous mettrons l'accent sur les entreprises de grande qualité capables de maintenir des marges stables et présentant un faible niveau d'endettement.

Les Hedge Funds dont les stratégies ne sont pas corrélées au marché dans son ensemble peuvent présenter de bonnes propriétés de diversification et nous continuons à les intégrer dans le cadre de nos prestations sur mesure.

Dans le secteur de l'immobilier, la fin du cycle de resserrement monétaire des banques centrales marque généralement le début d'un environnement favorable à l'immobilier privé et aux fonds de placement immobilier (FPI) cotés. Certaines opportunités dans le segment des infrastructures pourraient voir le jour selon les politiques mises en place à l'issue des élections américaines.
Opportunités à saisir dans le cadre d'un nouveau cycle macroéconomique
Nos contributeurs

Stratégie d'investissement


Daniele Antonucci 
Co-Head of Investment & Chief Investment Officer

Nicolas Sopel 
Head of Macro Research & Chief Strategist, Luxembourg

Robert Greil 
Chief Strategist, Germany

Henrik Drusebjerg 
Head of Nordic Investment Strategy

Pinaki Das 
Head of Thematic Research

Marc Eeckhout 
Client Investment Specialist

Allocation d'actifs et recherche sur les classes d'actifs


Thomas Bilbé 
Head of Asset Allocation

Lionel Balle 
Head of Fixed Income Strategy

Marc Decker 
Co-Head of Direct Equities

Joost Van Beek 
Co-Head of Direct Equities

Paul Linssen 
Head of Fund Solutions

Raphael Drescher 
Head of Alternatives

Dennis Jung 
Asset Allocation Strategist

Adam Lavelle 
Asset Allocation Strategist

Gestion de portefeuille


Warren Hastings 
Co-Head of Investment & Head of Portfolio Management

Cyrique Bourbon 
Head of Portfolio Construction

Jean-François Jacquet 
Portfolio Construction Strategist

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